Dans sa lecture critique de "L'ethnie mongo" de Van der Kerken (1944), à travers laquelle se trouve partout brandi l'argument linguistique là où il a voulu apporter des corrections, Hulstaert (1972: 37-38) a dû regretter le fait que les phénomènes historiques intéressants fréquemment évoqués dans l'ouvrage; tels que l'assujettissement, l'absorption, l'assimilation ou le refoulement d'anciennes populations par les conquérants Mongo, n'aient pas été étayés par une argumentation plus sérieuse. Le présent ouvrage constitue principalement d'esquisses grammaticales consacrées aux groupes minoritaires des bassins supérieurs de la Tshuapa et Lomela est une contribution aux recherches sur le phénomène de contact d'évolution des langues dans cette région. Il constitue donc l'un des outils incontournables à toute recherche qui viserait à rétablir: (i) ce qui reste ou resterait encore de leurs langues ancestrales; (ii) comment a pu opérer le processus d'assimilation; (iii) ce que chacun d'eux représente par rapport aussi bien à ceux de l'Est, du Nord-Ouest que du Sud du complexe constitué par les rivières Tshuapa, Lomela et Lomamé.