Ces récits, s'ils relatent bien un voyage entre Paris et Dakar, n'évoquent pas l'épreuve mécanique.Cette "reconstitution" raconte plus de deux ans de vagabondages intensifs et solitaires de l'auteur dans les années cinquante à travers la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne, le Maghreb, le Sénégal.Quelles frustrations poussèrent ce lycéen petit-bourgeois à entreprendre ces errances au risque de se mettre en péril ?Etre adolescent dans ces années-là n'était pas plus facile qu'aujourd'hui. A ceci près que les loisirs étaient rares, les billets d'avions hors de prix et qu'il fallait attendre vingt et un ans pour être majeur...Pour survivre et se construire si l'on n'aimait ni les sports collectifs, ni le système scolaire, ni la vie en famille, restait la route...Voyager au sens fort du terme, faire la route, par n'importe quel moyen. Et tous lui furent bons, cargo, kayak, radeau, vélo-porteur, skis, auto-stop !Cet ouvrage est le fruit d un travail de remémoration, adossé à une chronologie attestée par le témoignage photographique et divers documents.Il débute par une relation de la vie quotidienne à Neuilly-sur-Seine dans les années quarante puis déroule deux ans de pérégrinations 1953-1954 en Europe et au Maghreb.Il s'achève par un Paris-Dakar en auto-stop, en juillet-août-septembre 1955.Alors que son empire colonial faisait déjà entendre d'inquiétants, craquements la France, marquée par deux guerres, en commençait une nouvelle en Algérie. La narration des déplacements au Maghreb, au Sahara et au Sénégal dévoilera à petites touches l'emprise de la colonisation française sur les esprits et les territoires.Né en 1936, l'auteur éprouva, à quatre-vingts ans passés, le besoin de revenir sur ces années formatrices et d'élucider les ressorts d'une enfance chaotique, prélude à une adolescence fiévreusement errante.Il le fait sans complaisance mais non sans tendresse.