Après une réflexion historique et psychopathologique intéressant les tentatives de suicide en milieu militaire, l'auteur propose une étude clinique dans le but d'établir des mesures préventives. À partir de l'analyse rétrospective de 39 observations médicales de patients suicidants militaires pris en charge au sein d'un service de psychiatrie durant l'année 2007, nous avons déterminé les caractéristiques sociodémographiques et étiopathogéniques de cette population. Les militaires à risque de conduites auto-agressives correspondent aux engagés volontaires. La modalité opératoire la plus représentée est l'intoxication médicamenteuse volontaire (64,1%), suivie de la phlébotomie (12,8%). La majorité des patients (53,85%) ne présentait pas de maladie psychiatrique caractérisée mais souffrait d'une crise suicidaire depuis quelques semaines. L'auteur revient sur les principes de prise en charge pour franchir cette crise suicidaire et prévenir son risque majeur: la récidive.