Résumé Les spectacles de guerres ont conduit à une réification de l'homme. Ainsi chosifié, l'homme aspire à une vie meilleure. Cette attente légitime a trouvé un écho favorable en la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui accorde une grande importance aux droits civils et politiques, aux droits économiques, sociaux et culturels. Mais les difficultés rencontrées aujourd'hui, par rapport à l'effectivité des droits de l'homme, montrent les limites d'une théorie humaniste, fondamentalement essentialiste des droits humains, ce qui n'est pas de nature à fonder l'éthique universelle des droits de l'homme. Il faut donc considérer l'homme concret, dont l'existence est réelle en tant qu'animal politique et non l'homme abstrait qui n'a aucune existence. Cette nouvelle orientation des droits de l'homme ne peut se faire sans un recours au conséquentialisme. Ce faisant, on éviterait que les uns aient des raisons de violer les droits des autres impunément, et que des Etats, professant leur foi aux droits de l'homme, rendent systématiques et systémiques leurs violations, chez eux et ailleurs dans le monde, sans être inquiétés.