De nombreux pathogènes intracellulaires exportent des protéines solubles et membranaires destinées à modifier les différents compartiments de la cellule-hôte. Le pathogène intracellulaire obligatoire Toxoplasma gondii modifie son compartiment de résidence, la vacuole parasitophore, par la sécrétion de nombreuses protéines parasitaires. Parmi celles-ci, les protéines GRAs sont sécrétées sous forme soluble, puis s'associent avec les membranes parasitaires situées à l'interface avec la cellule-hôte. Nos travaux, basés sur l'étude des protéines modèles GRA5 et GRA6, montrent que le domaine N-terminal des protéines GRAs est responsable de ces propriétés de sécrétion inhabituelles. A l'aide de mutants spécifiques, nous avons montré que ce domaine empêche l'insertion membranaire des protéines GRAs dans le système sécrétoire précoce, et qu'il dirige leur insertion membranaire post-sécrétoire de façon spécifique. Nos résultats mettent en lumière la diversité des mécanismes de tri cellulaire sélectionnés par l'évolution, mécanismes qui assurent la spécialisation cellulaire des processus sécrétoires.