Les conditions d'accès des enfants au langage dans un contexte de diglossie sont d'un intérêt particulier si l'on prend en compte les diversités culturelles et linguistiques. Ma réflexion porte sur les pratiques langagières en cours dans les crèches et les écoles maternelles martiniquaises. Je m'intéresse au repère des modalités relatives aux interactions quotidiennes dans ces espaces et plus précisément aux distorsions qui peuvent intervenir lors des échanges entre adultes et enfants. Ma démarche s'organise autour de l'observation des interactions entre adultes et enfants dans les conditions habituelles de leurs échanges. Cette observation est de type naturel et s'inscrit dans le domaine de l'éthologie humaine (H. Montagner). L'utilisation d'une typologie des actes de langage (Searle, Vanderveken) permet de classer les données recueillies dans cinq catégories d'actes représentatifs des échanges observés. La prise en compte des diversités émanant des distorsions relevées constitue selon moi un préalable au développement d'une dynamique d'intercompréhension nécessaire à la maturation des conduites de langage et d'apprentissage parmi les tout petits en Martinique.