Parvenu au point où le chemin qui se présente devant lui est irréductiblement plus court que celui qu'il a déjà parcouru, l'homme a tendance à se tourner sur lui-même non seulement pour considérer ce qu'a été jusque là son existence, mais aussi pour concevoir ce qu'elle sera désormais. En d'autres termes, il estime que le temps est venu de faire l'inventaire de sa vie. Telle est l'entreprise à laquelle se sont livrés trois écrivains du XXe siècle appartenant à la même génération et marqués par la Seconde Guerre mondiale : François Nourissier dans Le Musée de l'homme (1978), Serge Doubrovsky dans Un Homme de passage (2011) et Jean d'Ormesson dans Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (2016). Cette étude se propose de mettre en lumière les enjeux variés de ces inventaires de vie ainsi que les formes scripturales diverses que peut emprunter leur réalisation sur le plan littéraire.