La thermodynamique statistique a pour objectif de comprendre, puis de prédire, les phénomènes physico-chimiques à l'échelle moléculaire. Pendant assez longtemps, ce projet n'a pu être réalisé que pour des systèmes modèles très simplifiés. La mécanique statistique s'est cantonnée à expliquer le comportement de la matière, en fournissant des concepts et modèles généraux, souvent très éclairants mais sa capacité de prédiction quantitative restait limitée. L'avènement des méthodes de thermodynamique statistique numérique, ou simulation moléculaire, a modifié en profondeur le paysage de la recherche en chimie-physique. Cette troisième voie d'approche du réel, entre l'expérience et la théorie analytique, fournit à la fois une aide accrue à l'interprétation des expériences, et un cadre de résultats "exacts", qui permet de tester les approches théoriques à grande échelle. Du fait de cette position intermédiaire dans le champ des méthodes de la chimie physique, on trouve dans la communauté internationale de simulation moléculaire des chercheurs dont les centres d'intérêt sont plus proches de la théorie analytique, et d'autres qui s'attachent principalement à l'étude de systèmes complexes.