Le mur, en tant que facteur d'aménagement, a évolué tout au long de l'histoire du jardin chinois, où il vise à multiplier les points de vue grâce à des ouvertures de formes diverses qui entrainent des discontinuités de vue. Or, ce dispositif n'existe guère à l'intérieur du jardin à la française où la palissade de verdure se charge de la division de l'espace et où le mur sert plutôt de clôture, il a même tendu à devenir invisible dans le but de favoriser une vue étendue. Face aux vues fragmentaires dissimulées derrière le mur ajouré pour l'un et les vues panoramiques mises en relief par la perspective pour l'autre, quelles images idéalisées du monde et quelles expressions des rapports entre l'homme et la nature ces deux approches du jardin traduisent-elles ? S'appuyant sur les connotations du jardin, la question du modèle de la Nature ainsi que la notion de paysage, ce livre consiste en une recherche comparant les jardins chinois et les jardins à la française et tend à offrir, à travers des ressources littéraires, une flânerie qui permet de nous plonger dans les jardins pour les voir, les contempler, les sentir et nous en nourrir.