Le problème de la délinquance juvénile n'est pas actuel seulement par son importance numérique ou par la récurrence de ses délits. Il l'est aussi par la nature des questions qu'il soulève et des réponses qui lui sont proposées. La préoccupation des hommes de lois face au traitement des comportements délinquants de mineurs est ancienne. Avant 1945, l'Education surveillée avait une double fonction très claire : surveiller et punir les délinquants mineurs. Il faudra attendre l'Ordonnance du 2 février 1945 pour que soit érigée en principe la priorité de l'éducatif sur le répressif. L'éducation surveillée deviendra la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) qui symbolisera la volonté d'un changement politique et éducatif dans le cadre judiciaire. Pourtant, cette ordonnance toujours en vigueur, liste les mesures éducatives applicables sans préciser les moyens de les exercer. Aussi, comment aujourd'hui, une " justice-éducative " tente-t-elle de s'exercer ?