Ce travail de recherche porte sur l'oeuvre du poète espagnol contemporain Ángel González (1925-2008), dont la poésie, usuellement qualifiée de " sociale ", est marquée par le contexte du franquisme contre lequel elle s'éleva. Cette nouvelle approche, basée sur l'étude de la sémantique, de la syntaxe, de la métrique et des poèmes comme unités de sens, montre la manière dont l'écriture met en scène à travers le prisme du corps le passage de l'intériorité du moi vers l'extériorité du monde, et réciproquement. Elle permet d'envisager ce que signifie le corps dans cette oeuvre et dans quelle mesure il participe de l'écriture poétique de l'auteur, du parcours d'un locuteur hanté par la question du temps, de l'amour, de Dieu, de la cité, de la création, à travers une expérience de vie et d'écriture à la fois " âpre " et " suave ".