Nous avons dans cette étude répertorié et validé l'activité de 54 espèces végétales utilisées contre la drépanocytose en R.D. Congo et 11 plantes antipaludiques. Considérant les liens de chimio-taxonomie éventuels avec des plantes de Madagascar, nous avons mis en évidence pour la première fois l'activité antiplasmodiale dans 10 taxons malgaches des plantes congolaises. Ceci a permis d'utiliser pour la première fois l'activité pharmacologique comme marqueur phénotypique pour étudier l'évolution des angiospermes sur un territoire isolé par une barrière physique. Nos résultats indiquent que le caractère antiplasmodial est d'origine Gondwanienne et s'est maintenu au cours du temps en dépit de la dérive des continents (effet fondateur). En ce qui concerne l'activité anti-drépanocytaire, une recherche phytochimique bio-guidée a permis de mettre en évidence pour la première fois les effets anti-drépanocytaires des anthocyanes extraits des plantes congolaises et de l'acide lunularique isolé de Noronhia divaricata (plante endémique de Madagascar), dont les modes d'action anti-drépanocytaire ont été proposés dans ce travail.