La musique andalouse marocaine, héritage de l'âge médiéval, faisant état des traces artistiques qui ont pu gagner leur pari conte l'oubli et la fatalité de dépassement, s'est maintenue, non seulement grâce au très ancien système musical dont elle découle, ou encore à la construction de ses intervalles perpétuant les stigmates de la tradition musicale grecque, mais surtout à la pérennité de sa substance doctrinale, celle consignée dans la doctrine de l'ethos, plus ancienne que le geste musical en soi. L'introduction d'Al Hâyk 1799, rend donc à cette épreuve musicale toute sa splendeur et sa sérénité. Elle décerne à la pratique musicale marocaine, une parure associant les différents types d'expression musicale, dans lesquels s'incorporent le spirituel et le profane. Elle donne, ainsi, une suite au corpus conceptuel de l'ethos moyenâgeux, qui a pu, malgré tout, résister à l'épreuve du temps en s'imposant comme une des propriétés essentielles de la création.