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" Il est, au Museo Nazionale de Florence, une statue de marbre, que Michel-Ange appelait le Vainqueur. C¿est un jeune homme nu, au beau corps, les cheveux bouclés sur le front bas. Debout et droit, il pose son genou sur le dos d¿un prisonnier barbu, qui ploie, et tend sa tête en avant, comme un b¿uf. Mais le vainqueur ne le regarde pas. Au moment de frapper, il s¿arrête, il détourne sa bouche triste et ses yeux indécis. Son bras se replie vers son épaule. Il se rejette en arrière ; il ne veut plus de la victoire, elle le dégoûte. Il a vaincu. Il est vaincu. Cette image du Doute héroïque, cette…mehr

Produktbeschreibung
" Il est, au Museo Nazionale de Florence, une statue de marbre, que Michel-Ange appelait le Vainqueur. C¿est un jeune homme nu, au beau corps, les cheveux bouclés sur le front bas. Debout et droit, il pose son genou sur le dos d¿un prisonnier barbu, qui ploie, et tend sa tête en avant, comme un b¿uf. Mais le vainqueur ne le regarde pas. Au moment de frapper, il s¿arrête, il détourne sa bouche triste et ses yeux indécis. Son bras se replie vers son épaule. Il se rejette en arrière ; il ne veut plus de la victoire, elle le dégoûte. Il a vaincu. Il est vaincu. Cette image du Doute héroïque, cette Victoire aux ailes brisées, qui, seule de toutes les ¿uvres de Michel-Ange, resta jusqüà sa mort dans son atelier de Florence, et dont Daniel de Volterre, confident de ses pensées, voulait orner son catafalque, ¿ c¿est Michel-Ange lui-même, et le symbole de toute sa vie."
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Autorenporträt
Romain Rolland, né à Clamecy (Nièvre) le 29 janvier 1866 et mort à Vézelay le 30 décembre 1944, est un écrivain français, lauréat du prix Nobel de littérature de 1915. D¿une culture forgée par la passion de l¿art et de la musique (opéra, Michel-Ange, Scarlatti, Lully, Beethoven, amitié avec Richard Strauss) et le culte des héros, il chercha sa vie durant un moyen de communion entre les hommes. Son exigence de justice le poussa à souhaiter la paix « au-dessus de la mêlée » pendant et après la Première Guerre mondiale. Il est animé par un idéal humaniste et la quête d¿un monde non violent, par son admiration pour Léon Tolstoï, grande figure de la non-violence, par les philosophies de l¿Inde (conversations avec Rabindranath Tagore et Gandhi), l¿enseignement de Râmakrishna et Vivekananda, par sa fascination pour ¿Abd-al-Bah¿¿ (il y fait référence dans Clerambault), puis par le « monde nouveau » qu'il espérait voir se construire en Union soviétique. Il se trouve à partir du milieu des années 1920, de par son engagement de plus en plus affirmé en faveur de l¿URSS, au c¿ur des réseaux de soutien au régime soviétique et devient le plus connu des « Amis de l¿URSS » européens.