La révolution des années 90 en termes de prévention puis de thérapeutique (traitements de substitution aux opiacés, antirétroviraux, bi-thérapie anti-HVC) pour les usagers de drogues a eu des effets spectaculaires mais a atteint ses limites dans certaines populations (co-infection par le VIH/VHC, comorbidités psychiatriques et/ou addictives) ou contextes (prison ou précarité sociale par exemple). A travers l'exploitation des données de 2 cohortes françaises importantes, d'une étude transversale majeure et une revue de la littérature, ce travail a tenté de démontrer que les conduites addictives, et souvent les troubles psychiques associés, ont un impact direct sur les stratégies de prévention et de prise en charge du VIH et des hépatites, rendant des interventions ciblées nécessaires. Il a pu mettre en évidence notamment que des ajustements concernant l'accessibilité aux traitements de substitution sont souhaitables et que la consommation excessive d'alcool ou l'existence de symptômes dépressifs influencent les mesures de prévention et la prise en charge des sujets atteints par le VIH. Des ajustements de la politique de santé publique actuelle apparaissent ainsi nécessaires.