Dans cette étude, Cécile Henryon traite avec originalité de la photographie de visage. Elle ne s'intéresse pas au portrait pour son intention de retranscrire la personnalité du modèle, de montrer ses émotions ou les traces de son vécu. Bien au contraire, elle parle ici de «visage vide» sans toutefois se limiter à une seule définition stricte de cette idée. En effet, ce titre englobe : les portraits avec une expression de visage des plus neutres, les photographies qui donnent au modèle une impression de vide intérieur, les visages sans défaut et sans histoire épurés jusqu'à un statut d'icône à la beauté divine, et enfin les visages capturés uniquement pour leur surface, et qui, de plus en plus déshumanisés, rendent confuse la différence entre l'objet à l'image de l'homme (poupées, etc) et l'homme qui ne semble plus qu'objet. Le «visage vide» est étudié au travers de la photographie documentaire, mortuaire, de mode et d'art contemporain.