Construire l'Europe? L'idée n'est pas neuve. Si les premières réalisations concrètes eurent lieu dans les années 50, plusieurs Européens, et parmi eux des Belges, ont "pensé l'Europe" dès l'aube du XXe siècle. Présentant des projets divers et nombreux, ils anticipèrent souvent les questions posées après la Seconde Guerre mondiale tout en s'insérant dans l'histoire tourmentée de la première moitié du siècle.
Si, avant 1914, une élite littéraire et cosmopolite soulignait l'existence d'une communauté de civilisation, des projets plus pragmatiques envisageaient la création d'unions douanières, embryons des futurs États-Unis d'Europe. Après la grande déflagration de 1914, la nécessité d'unifier le continent se fit plus pressante. Pour sauver l'Europe, l'Autrichien Richard Coudenhove-Kalergi lança le mouvement Paneuropa (1922) et le ministre français des Affaires étrangères, Aristide Briand, un plan d'union fédérale (1929). Ces initiatives suscitèrent un immense enthousiasme en Belgique. Les années 20 étaient celles de l'espoir, les années 30 furent celles des remises en questions et des dérives. L'idée européenne recula à la faveur des replis nationalistes, même si d'aucuns prônaient encore une union des peuples du continent. Mais, d'ambiguïtés en confusions, l'idée d'Europe fut dévoyée au profit du rêve hégémonique de quelques intellectuels qui défendaient une Europe allemande et une révolution national-socialiste. Si cette Europe-là a trouvé son aboutissement dans la Seconde Guerre mondiale et l'occupation allemande, des voix s'élevèrent d'exil pour défendre la construction d'une Europe nouvelle, d'une Europe démocratique, d'une Europe sans guerre... Après la Libération, l'aide américaine et la Guerre froide, l'Europe se construisit entre les États-Unis et l'U.R.S.S., cherchant sa voie entre nécessités économiques, revendications sociales et identités culturelles.
Si, avant 1914, une élite littéraire et cosmopolite soulignait l'existence d'une communauté de civilisation, des projets plus pragmatiques envisageaient la création d'unions douanières, embryons des futurs États-Unis d'Europe. Après la grande déflagration de 1914, la nécessité d'unifier le continent se fit plus pressante. Pour sauver l'Europe, l'Autrichien Richard Coudenhove-Kalergi lança le mouvement Paneuropa (1922) et le ministre français des Affaires étrangères, Aristide Briand, un plan d'union fédérale (1929). Ces initiatives suscitèrent un immense enthousiasme en Belgique. Les années 20 étaient celles de l'espoir, les années 30 furent celles des remises en questions et des dérives. L'idée européenne recula à la faveur des replis nationalistes, même si d'aucuns prônaient encore une union des peuples du continent. Mais, d'ambiguïtés en confusions, l'idée d'Europe fut dévoyée au profit du rêve hégémonique de quelques intellectuels qui défendaient une Europe allemande et une révolution national-socialiste. Si cette Europe-là a trouvé son aboutissement dans la Seconde Guerre mondiale et l'occupation allemande, des voix s'élevèrent d'exil pour défendre la construction d'une Europe nouvelle, d'une Europe démocratique, d'une Europe sans guerre... Après la Libération, l'aide américaine et la Guerre froide, l'Europe se construisit entre les États-Unis et l'U.R.S.S., cherchant sa voie entre nécessités économiques, revendications sociales et identités culturelles.