Les interactions qui se construisent entre les paysans de la région des Plateaux et les ressources naturelles de leur milieu de vie face aux changements climatiques révèlent des paradoxes. En effet, les décalages saisonniers et l'élévation des températures occasionnent des pertes de productivité et des moyens d'existence de ces derniers. Ils sont menacés par une vulnérabilité à caractère systémique et multidimensionnel. Dans le même temps, les stratégies de résilience qu'ils adoptent sont certes diverses, économiques et agricoles, mais essentiellement centrées sur l'exploitation abusive des ressources environnementales de proximité et des rituels de pluie. De ce fait, les conditions des micros climats se dégradent davantage pendant que les moyens de résilience s'amenuisent, entretenant un cercle vicieux de vulnérabilité écologique, climatique et humaine. Dans l'imaginaire des paysans, le dérèglement climatique est inhérent au non-respect des croyances ancestrales. La survivance de la tradition résiste ainsi à la réflexivité des acteurs agricoles et contribue à la production sociale de risques climatiques et environnementaux dans les localités.