Pourquoi le capital et le travail, deux alliés inséparables par nature, sont-ils éternellement en défiance pour ne pas dire en guerre ? Pourquoi les plus honnêtes gens du monde s’accusent-ils réciproquement de crimes épouvantables, les uns criant qu’on veut leur prendre ce qu’ils ont, les autres protestant qu’on leur a volé ce qu’ils n’ont pas ? Pourquoi les riches, ou du moins certains riches, méprisent-ils stupidement ceux qui travaillent ? Mais, malheureux ! Votre fortune n’est pas autre chose que du travail mis en tas. Pourquoi les pauvres haïssent-ils généralement les riches ? Vous ne savez donc pas que vous seriez cent fois plus pauvres, c’est-à-dire travaillant plus pour gagner moins, s’il n’y avait que des pauvres autour de vous ? Pourquoi la fraude et la méfiance, l’arrogance et la révolte, les exigences absurdes et les résistances iniques qui font rage dans ce domaine de l’industrie et du commerce, où il serait si facile et si bon de s’entendre ?