L'amour qui se plaît à unir les contraires jette l'un vers l'autre Aline, la sage jeune fille, et Julien Damon, le coq du village.>
Elle vient d’une famille modeste, il est le fils de paysans riches. Elle vit une véritable idylle, il ne cherche qu’à apaiser sa faim. De l’histoire d’une jeune fille séduite par un coq de village et abandonnée lorsqu’elle est enceinte, Charles-Ferdinand Ramuz a réalisé un véritable petit chef-d’œuvre, où la présence de la mort s’oppose à la force vitale de la nature.
Publié pour la première fois en 1905, juste après la rédaction des Notes du Louvre (hiver 1902-1903) et l’édition du Petit Village (1903), Aline est le premier roman de Charles-Ferdinand Ramuz. Postface de Stéphane Pétermann du centre de recherches sur les lettres romandes à Lausanne (CRLR)
Ramuz s'affirme, dès ce roman de jeunesse, comme le peintre magistral des plus humbles registres du coeur.
EXTRAIT
Lorsque Julien passait près des buissons, les moineaux s'envolaient de dedans tous ensemble, comme quand une pierre éclate. Il allait tranquillement, ayant chaud, et aussi parce que son humeur tait de ne pas se presser. Il fumait un bout de cigare et laissait sa tête pendre entre ses épaules carrées. Parfois, il s'arrêtait sous un arbre ; alors l'ombre entrait par sa chemise ouverte ; relevant son chapeau, il s'essuyait le front avec le bras.
Puis il se remettait en chemin, sortant de l'ombre, et sa faux au soleil brillait comme une flamme. Il reprenait sa marche d'un pas égal. Il ne regardait pas autour de lui, connaissant toute chose et jusqu'aux pierres du chemin dans cette campagne où rien ne change, sinon les saisons qui s'y marquent par les foins qui mûrissent ou les feuilles qui tombent. Il songeait seulement que le dîner devait être prêt et qu'il avait faim.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Quelle œuvre merveilleuse par sa concision et la qualité de son chant ! Une œuvre capable de défier le temps. - Blog Le fleuve Littérature
Un roman plein de finesse et de poésie qui commence avec légèreté et finit en drame. [...] J'ai été saisi par la puissance évocatrice, la poésie et la finesse de ce roman, surtout en songeant qu'il s'agit du premier de cet écrivain exceptionnel. - Jeanlebleu, Critiques libres
À PROPOS DE L'AUTEUR
Charles-Ferdinand Ramuz est né à Lausanne le 24 septembre 1878. Il a fait des études de Lettres à l’université de Lausanne et y a obtenu sa licence en 1901. Il a exercé la profession de maître d’études au Collège d’Aubonne avant de comprendre rapidement qu’il n’était pas fait pour l’enseignement. Il s’est alors rendu à Paris et a étudié à la Sorbonne où il a préparé une thèse sur Maurice de Guérin. Il y a vécu entre 1904 et 1914 et y a écrit Aline (1905), Jean-Luc persécuté (1909) ou encore Vie de Samuel Belet (1913) Il a aussi écrit des nouvelles, des chroniques et des poèmes (dont le recueil Le Petit Village en 1903). Les thèmes spécifiques ramuziens, tels que la solitude de l’homme face à la nature ou la poésie des terres, des vignes et du lac y étaient déjà présents. À Paris il a fréquenté des artistes et écrivains suisses et français tels que Charles-Albert Cingria, André Gide ou encore le peintre René Auberjonois.
Elle vient d’une famille modeste, il est le fils de paysans riches. Elle vit une véritable idylle, il ne cherche qu’à apaiser sa faim. De l’histoire d’une jeune fille séduite par un coq de village et abandonnée lorsqu’elle est enceinte, Charles-Ferdinand Ramuz a réalisé un véritable petit chef-d’œuvre, où la présence de la mort s’oppose à la force vitale de la nature.
Publié pour la première fois en 1905, juste après la rédaction des Notes du Louvre (hiver 1902-1903) et l’édition du Petit Village (1903), Aline est le premier roman de Charles-Ferdinand Ramuz. Postface de Stéphane Pétermann du centre de recherches sur les lettres romandes à Lausanne (CRLR)
Ramuz s'affirme, dès ce roman de jeunesse, comme le peintre magistral des plus humbles registres du coeur.
EXTRAIT
Lorsque Julien passait près des buissons, les moineaux s'envolaient de dedans tous ensemble, comme quand une pierre éclate. Il allait tranquillement, ayant chaud, et aussi parce que son humeur tait de ne pas se presser. Il fumait un bout de cigare et laissait sa tête pendre entre ses épaules carrées. Parfois, il s'arrêtait sous un arbre ; alors l'ombre entrait par sa chemise ouverte ; relevant son chapeau, il s'essuyait le front avec le bras.
Puis il se remettait en chemin, sortant de l'ombre, et sa faux au soleil brillait comme une flamme. Il reprenait sa marche d'un pas égal. Il ne regardait pas autour de lui, connaissant toute chose et jusqu'aux pierres du chemin dans cette campagne où rien ne change, sinon les saisons qui s'y marquent par les foins qui mûrissent ou les feuilles qui tombent. Il songeait seulement que le dîner devait être prêt et qu'il avait faim.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Quelle œuvre merveilleuse par sa concision et la qualité de son chant ! Une œuvre capable de défier le temps. - Blog Le fleuve Littérature
Un roman plein de finesse et de poésie qui commence avec légèreté et finit en drame. [...] J'ai été saisi par la puissance évocatrice, la poésie et la finesse de ce roman, surtout en songeant qu'il s'agit du premier de cet écrivain exceptionnel. - Jeanlebleu, Critiques libres
À PROPOS DE L'AUTEUR
Charles-Ferdinand Ramuz est né à Lausanne le 24 septembre 1878. Il a fait des études de Lettres à l’université de Lausanne et y a obtenu sa licence en 1901. Il a exercé la profession de maître d’études au Collège d’Aubonne avant de comprendre rapidement qu’il n’était pas fait pour l’enseignement. Il s’est alors rendu à Paris et a étudié à la Sorbonne où il a préparé une thèse sur Maurice de Guérin. Il y a vécu entre 1904 et 1914 et y a écrit Aline (1905), Jean-Luc persécuté (1909) ou encore Vie de Samuel Belet (1913) Il a aussi écrit des nouvelles, des chroniques et des poèmes (dont le recueil Le Petit Village en 1903). Les thèmes spécifiques ramuziens, tels que la solitude de l’homme face à la nature ou la poésie des terres, des vignes et du lac y étaient déjà présents. À Paris il a fréquenté des artistes et écrivains suisses et français tels que Charles-Albert Cingria, André Gide ou encore le peintre René Auberjonois.