J’ai placé le lieu de ce récit dans un village étrusque de la Campanie, sous le régime de Vespasien. Il devait y avoir un assez grand nombre de ces villages. Mais les habitants, en général, ignoraient leur origine. Ceux que je mets en scène ont gardé quelques traditions. Mais on ne s’attendra pas à les trouver semblables à leurs ancêtres du temps des lucumons. Ils ont étrangement mêlé les légendes, les coutumes, les rites étrusques, grecs, romains et asiatiques. Puis, leur race n’est point pure : le Latin aussi bien que l’Hellène, et les esclaves d’Orient, ont transformé plus ou moins leur idiome, leurs goûts et leurs noms propres. C’est pourtant une population étrusque. Le lecteur qui a quelque érudition s’en apercevra bien. Mais à ce lecteur-là, il est facile de plaire. C’est l’autre que j’aimerais atteindre, – celui qui sait des Étrusques ce qu’il en apprit vaguement dans l’histoire romaine. Je lui adresse ce petit avertissement, afin qu’il se défie, pour la critique, des souvenirs de lycée : il devra avoir soin de se persuader qu’il ne sait rien des Étrusques. À la vérité, nul n’en sait davantage, mais, tout de même, pour bien goûter ce récit, qu’il fasse une distinction entre sa « pure » ignorance et l’ignorance pervertie de ceux qui ont longtemps pratiqué la matière. Enacryos (pseudonyme de J.-H. Rosny aîné)
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