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Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. Comme il portait beau, par nature et par pose d’ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d’un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s’étendent comme des coups d’épervier. Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d’un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d’une robe de…mehr

Produktbeschreibung
Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant.
Comme il portait beau, par nature et par pose d’ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d’un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s’étendent comme des coups d’épervier.
Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d’un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d’une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe.
Lorsqu’il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu’il allait faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. Il réfléchit que les repas du matin étant de vingt-deux sous, au lieu de trente que coûtaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des déjeuners, un franc vingt centimes de boni, ce qui représentait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le boulevard. C’était là sa grande dépense et son grand plaisir des nuits; et il se mit à descendre la rue Notre-Dame-de-Lorette.
Autorenporträt
Guy de Maupassant (1850-1893) est un écrivain français auteur de romans et de près de trois cent nouvelles. Né à Fécamp, en Normandie, il grandit dans cette région qui constituera le décor de nombre de ses récits. Sa mère est une amie de Gustave Flaubert, qui devient son mentor et l'introduit dans le monde littéraire parisien En 1870, il doit s'engager dans la garde mobile pendant la guerre franco-allemande et assiste à la débâcle de Rouen. Ses écrits, marqués par le réalisme mais aussi le fantastique et le thème de la démence, rencontrent vite un grand succès, lui permettant de vivre de sa plume et de côtoyer la haute société. Il meurt des suites de la syphilis après des mois de folie.
Rezensionen

Süddeutsche Zeitung - Rezension
Süddeutsche Zeitung | Besprechung von 05.08.2011

Ein Mann schläft sich
nach oben
Schon Goethe empfahl allen
Lesern, keinem Roman zu trauen, in dem nicht von Geld die Rede ist. Die französischen Romanciers des 19. Jahrhunderts wussten das auch. Am besten wohl Guy de Maupassant (1850-1893), in dessen bekanntestem Werk „Bel Ami“, das zuerst als Fortsetzungsroman in der Zeitung Gil Blas erschien, sich vom ersten Satz an alles ums Geld dreht. Der Roman um den hinreißend skrupellosen Journalisten Georges Duroy reiht sich ein in die spezifisch französische Tradition schwarzer Bildungsromane, von Stendhals „Rot und Schwarz“ über Balzacs „Verlorene Illusionen“ bis zu Flauberts „Lehrjahren des Gefühls“. All diese Bücher erzählen von aufstrebenden jungen Männern aus der Provinz, die in der Metropole Paris ihr Glück machen wollen – und sich jäh mit den Härten der entfesselten Wettbewerbswirtschaft konfrontiert sehen. Maupassant hat das Wort seines Mentors Flaubert, dass nur schlechte Bücher von schönen Gefühlen handeln, allemal beherzigt. In „Bel Ami“ zeichnet er mit scharfer Feder das Porträt eines Parvenus, der sich als Don Juan der bürgerlichen Salons unaufhaltsam bis in die Spitze der Gesellschaft nach oben schläft. Zugleich entwirft Maupassant ein pessimistisches Sittenbild Frankreichs zur Zeit der Dritten Republik, entlarvt die von Zynismus bestimmte Gesellschaft der Belle Époque, in deren glitzernder Scheinwelt die neuen sozialen Aufstiegsmöglichkeiten einen geschmeidigen Machiavellisten wie Duroy auf den Plan rufen. Dass er dabei die Selbstentfremdung seines Helden nicht unterschlägt, macht die Modernität dieses Romans aus. Ältere deutsche Übersetzungen haben jedoch sprachlich das Original mit Parfümwolken eingenebelt wie ein Bordell am Zahltag. In Hermann Lindners neuer Übertragung sorgt die feinperlende Ironie von Maupassants Mokerien immer noch für Champagnerlaune bei der Lektüre – er gibt aber dem Buch viel von seiner Bissigkeit zurück und macht das Wiederlesen zu einer Neuentdeckung ohne elegante Frivolität. Christopher Schmidt
Guy de
Maupassant:
Bel-Ami.
Roman. A. d. Franz. v. Hermann Lindner. dtv München 2011. 416 S.,
9, 90 Euro.
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