Nous sommes en mai 1829, dans la forêt de Villers-Cotterêts, sur les lieux de l’enfance de l’auteur. Guillaume Watrin, chef des gardes-chasse du duc d’Orléans, a de son épouse Marianne un fils, Bernard, garde-chasse lui aussi. Ils ont également élevé Catherine, fille de Rose Watrin, la soeur de Guillaume, et d’un prisonnier allemand blessé, Frédéric Blum, qui fut recueilli par la famille en 1808. Catherine et Bernard s’aiment, d’abord comme frère et soeur, puis comme des amants. Mais Mathieu, enfant abandonné et recueilli par le couple Watrin, est férocement envieux, et cherche à faire échouer le projet de mariage de Catherine et Bernard. Mathieu parvient à rendre Bernard follement jaloux de Louis Chollet, un jeune et riche Parisien qui s’est promis de séduire Catherine. Mathieu, qui a un fond méchant, a su se faire passer pour idiot depuis son enfance, neutralisant ainsi toute défiance. Il organise alors un piège machiavélique pour inciter Bernard à tuer Louis; mais Bernard, profondément honnête, renonce in extremis au meurtre. C’est Mathieu lui-même qui tire alors sur Louis avec le fusil de Bernard, pour faire accuser le jeune homme. Il espère ainsi se débarrasser du même coup de ses deux rivaux. François, fin pisteur à la chasse et ami de Bernard, parvient par une habile suite de déductions à prouver l’innocence de Bernard et à démasquer Mathieu, dénoncé par sa cupidité même. On apprend en même temps que Louis n’est que légèrement blessé. Catherine et Bernard vont pouvoir s’aimer et se marier. Mathieu est condamné au bagne de Toulon, et meurt quelque temps après lors d’une tentative d’évasion.