Figurant parmi les écrivains dramatiques maintenant sous-estimés, Claude Boyer (1618-1698) fit représenter à Paris, au cours d'une longue carrière, vingt-quatre pièces de théâtre, alors qu'une poignée d'autres a connu un sort moins certain. Soumis aux attaques constantes d'une cabale menée par Furetière, Boileau et Racine, il rédigea en 1678 un Comte d'Essex qui concurrença une tragédie du même nom de Thomas Corneille, représentée le mois précédent. Reçu à l'Académie Française en 1666, Boyer est un auteur talentueux : la critique moderne souligne ses qualités de technicien du théâtre, sa précision et son souci du détail, ses intrigues complexes et mouvementées. Georges Forestier le considère comme « probablement le meilleur des auteurs de second rang ».