« As-tu parlé à la reine ce matin, Taïa ?
— Oui.
— Sais-tu si elle a revu Marc-Antoine ?
— Pas encore.
— Pas encore ! Mais elle le reverra. Si ce n’est pas cette nuit, ce sera la prochaine, et le mois de Paophi ne s’écoulera pas sans que la charmeuse ait ressaisi sa victime ; et les fêtes et les folies recommenceront ; et le vin des orgies coulera de nouveau comme un huitième bras du très saint fleuve… ; et, pendant ce temps, l’Égypte glissera, sans qu’on s’en aperçoive ou sans qu’on s’en inquiète, sous la domination souveraine de Rome. Maudits soient-ils, ces deux efféminés qui laissent notre gloire s’éteindre ainsi que les rayons mourants de Sérapis !
— De grâce, Paësi, tais-toi. Ne crains-tu pas, toi prêtre, de prononcer un pareil blasphème ? Pour Antoine encore, je te l’abandonne ; c’est un étranger, et plût aux dieux qu’il n’ait jamais abordé à ces rivages ! Mais Cléopâtre ! la reine d’Égypte !
— Oui.
— Sais-tu si elle a revu Marc-Antoine ?
— Pas encore.
— Pas encore ! Mais elle le reverra. Si ce n’est pas cette nuit, ce sera la prochaine, et le mois de Paophi ne s’écoulera pas sans que la charmeuse ait ressaisi sa victime ; et les fêtes et les folies recommenceront ; et le vin des orgies coulera de nouveau comme un huitième bras du très saint fleuve… ; et, pendant ce temps, l’Égypte glissera, sans qu’on s’en aperçoive ou sans qu’on s’en inquiète, sous la domination souveraine de Rome. Maudits soient-ils, ces deux efféminés qui laissent notre gloire s’éteindre ainsi que les rayons mourants de Sérapis !
— De grâce, Paësi, tais-toi. Ne crains-tu pas, toi prêtre, de prononcer un pareil blasphème ? Pour Antoine encore, je te l’abandonne ; c’est un étranger, et plût aux dieux qu’il n’ait jamais abordé à ces rivages ! Mais Cléopâtre ! la reine d’Égypte !