« Que deviennent les personnages une fois que le livre est refermé ? Resteront-ils au pays ? Seront-ils vraiment heureux ? Et surtout : qui veillera sur leurs enfants ? Je répondais à tes questions, mais, au fond, elles me semblaient dérisoires. Il y a un point final dans la vie comme dans les livres. Un point, c'est tout. » C'est un homme qui parle à son fils. On pourrait penser que cet homme-là voudrait laisser à l'enfant qu'il aime, malgré tout, la griffe du passé que luimême n'a pas reçue. Car son père à lui n'a pas expliqué. Il reste et restera une figure fantôme, toujours en fuite. Expliquer quoi ? Qu'il a vieilli trop vite à un âge où les autres s'amusent ? Qu'il s'est échappé, a mis un point final au village, sa langueur, pour être plus heureux, sans jamais y parvenir ? Manuel tente de vaines explications. Il raconte une existence somme toute banale, sans gaieté, peut-être trop sage. La maladie, les incompréhensions, les ratages ; tracas ordinaires qu'on préférerait voir empilés dans un carton pour courir vers un avenir plus doux. Ne pas refaire l'histoire. Ne pas finir par imiter ce qui nous a fait horreur. Mais une fois l'histoire achevée, que deviennent les personnages ? Et saura-t-on répondre à cette question ? Bernardo Toro raconte la répétition d'une vie d'homme, ses tentatives avortées pour ne pas réécrire le passé, pour prouver que lui sait être heureux. C'est le roman d'un homme ordinaire écrit de manière extraordinaire : les mots tremblent, la ponctuation se défile et la phrase est sur le point d'éclater, alors que se déroule le fil ininterrompu de la narration. Le quotidien implose et cette vie de fils à fils prend alors toute sa tournure dramatique
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