Témoignages de personnes ayant souffert de dérives sectaires dans des mouvements catholiques agissant dans l’Église.
Portées par une soif spirituelle, un désir de sanctification, un besoin de se rapprocher du Christ, elles se sont adressées en toute confiance à ces mouvements et, confrontées à des manœuvres aussi peu évangéliques, elles se sont senties profondément trahies.
Le recueil de leur témoignage laisse apparaître clairement que ce sentiment est justifié. Divers experts – théologien, philosophe, psychologue, juriste, responsable de nouvelle pastorale, canoniste – apportent leur concours à l’analyse et à l’interprétation de ces dérives sectaires, d’autant plus dangereuses et inquiétantes qu’elles se produisent au sein de l’Église qui ne semble ni s’en rendre vraiment compte ni prendre suffisamment conscience de la gravité de la situation. Loin d’être un réquisitoire contre elle, ce livre n’a d’autre ambition que de reconnaître la juste plainte des victimes et d’allumer des clignotants pour attirer l’attention de tous ceux qui, à un titre ou à un autre, exercent une responsabilité quant au fonctionnement de ces mouvements et leur permettre d’intervenir là où une action devient urgente.
A travers cet ouvrage, découvrez les récits de victimes de dérives sectaires, éclairés par les analyses de spécialistes de divers horizons : juge ecclésiastique, théologien, juriste, psychologue...
EXTRAIT
Dans le cadre de mon expérience clinique avec des patients qui ont abandonné des communautés ecclésiales au sein desquelles des abus étaient commis, j’ai remarqué que, après s’être éloignés, ils peuvent faire l’expérience d’une telle décompression qu’elle les pousse vers des actes sexuels incessants et parfois destructeurs. Si cela s’accompagne de la séparation de la famille et des amis précédents, ainsi que de l’exigence d’un engagement de plus en plus fort et de la prédominance des rencontres collectives – comme on le déduit du matériel des ex-membres du Mouvement des Focolari, mais aussi des autres groupes – la relation entre dans une zone à risque en raison des transgressions qui pourraient avoir lieu. Sur la base de l’expérience clinique, il me semble que nous pouvons concevoir l’abus spirituel comme étant la transgression de certaines limites relatives à quelque chose qui est implicite dans une relation d’aide thérapeutique ou spirituelle, c’est-à-dire le bien de l’autre et les attentions qu’on lui apporte, le bien d’une autre personne qui se consacre à la recherche d’un soutien et d’une réponse, tout en sachant que les limites de son propre espace d’intimité peuvent varier sensiblement, mais qu’il existe pourtant toujours des minima qu’il est possible de ramener à la maxime d’Hippocrate primum non nocere. Il n’est pas rare de remarquer, après l’abandon, la confusion envers sa propre foi, tout comme la confusion entre le mouvement et l’Église elle-même, puisque dans ces mouvements le fondateur (ou la fondatrice) est une figure vénérée, très souvent assimilée à l’institution ecclésiale, de manière dogmatique. Lorsqu’ils abandonnent leur mouvement, de nombreux ex-membres traversent des crises profondes en ce qui concerne la religion et la vie en général, crises qui les tourmentent pendant des années et le travail successif de récupération passera tant par le travail psychothérapeutique que par le soutien théologique.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Vincent Hanssens est belge et psychosociologue. Il a exercé la fonction de vice-recteur de l’Université Catholique de Louvain. Engagé dans le dialogue interculturel et interuniversitaire, il est coauteur, avec Marcel Bolle De Bal, de Le croyant et le mécréant paru aux éditions Mols. Sous sa direction, différents auteurs ont participé à l'élaboration de cet ouvrage : Dominique Auzenet, Vitalina Floris, Jean-Marie Hennaux, Pascal Hubert, Damiano Modena, Renata Patti, Miguel Perlado, Monique Tiberghien et Pierre Vignon.
Portées par une soif spirituelle, un désir de sanctification, un besoin de se rapprocher du Christ, elles se sont adressées en toute confiance à ces mouvements et, confrontées à des manœuvres aussi peu évangéliques, elles se sont senties profondément trahies.
Le recueil de leur témoignage laisse apparaître clairement que ce sentiment est justifié. Divers experts – théologien, philosophe, psychologue, juriste, responsable de nouvelle pastorale, canoniste – apportent leur concours à l’analyse et à l’interprétation de ces dérives sectaires, d’autant plus dangereuses et inquiétantes qu’elles se produisent au sein de l’Église qui ne semble ni s’en rendre vraiment compte ni prendre suffisamment conscience de la gravité de la situation. Loin d’être un réquisitoire contre elle, ce livre n’a d’autre ambition que de reconnaître la juste plainte des victimes et d’allumer des clignotants pour attirer l’attention de tous ceux qui, à un titre ou à un autre, exercent une responsabilité quant au fonctionnement de ces mouvements et leur permettre d’intervenir là où une action devient urgente.
A travers cet ouvrage, découvrez les récits de victimes de dérives sectaires, éclairés par les analyses de spécialistes de divers horizons : juge ecclésiastique, théologien, juriste, psychologue...
EXTRAIT
Dans le cadre de mon expérience clinique avec des patients qui ont abandonné des communautés ecclésiales au sein desquelles des abus étaient commis, j’ai remarqué que, après s’être éloignés, ils peuvent faire l’expérience d’une telle décompression qu’elle les pousse vers des actes sexuels incessants et parfois destructeurs. Si cela s’accompagne de la séparation de la famille et des amis précédents, ainsi que de l’exigence d’un engagement de plus en plus fort et de la prédominance des rencontres collectives – comme on le déduit du matériel des ex-membres du Mouvement des Focolari, mais aussi des autres groupes – la relation entre dans une zone à risque en raison des transgressions qui pourraient avoir lieu. Sur la base de l’expérience clinique, il me semble que nous pouvons concevoir l’abus spirituel comme étant la transgression de certaines limites relatives à quelque chose qui est implicite dans une relation d’aide thérapeutique ou spirituelle, c’est-à-dire le bien de l’autre et les attentions qu’on lui apporte, le bien d’une autre personne qui se consacre à la recherche d’un soutien et d’une réponse, tout en sachant que les limites de son propre espace d’intimité peuvent varier sensiblement, mais qu’il existe pourtant toujours des minima qu’il est possible de ramener à la maxime d’Hippocrate primum non nocere. Il n’est pas rare de remarquer, après l’abandon, la confusion envers sa propre foi, tout comme la confusion entre le mouvement et l’Église elle-même, puisque dans ces mouvements le fondateur (ou la fondatrice) est une figure vénérée, très souvent assimilée à l’institution ecclésiale, de manière dogmatique. Lorsqu’ils abandonnent leur mouvement, de nombreux ex-membres traversent des crises profondes en ce qui concerne la religion et la vie en général, crises qui les tourmentent pendant des années et le travail successif de récupération passera tant par le travail psychothérapeutique que par le soutien théologique.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Vincent Hanssens est belge et psychosociologue. Il a exercé la fonction de vice-recteur de l’Université Catholique de Louvain. Engagé dans le dialogue interculturel et interuniversitaire, il est coauteur, avec Marcel Bolle De Bal, de Le croyant et le mécréant paru aux éditions Mols. Sous sa direction, différents auteurs ont participé à l'élaboration de cet ouvrage : Dominique Auzenet, Vitalina Floris, Jean-Marie Hennaux, Pascal Hubert, Damiano Modena, Renata Patti, Miguel Perlado, Monique Tiberghien et Pierre Vignon.