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Le propos d'André Gide dans cette conférence donnée en 1900 à Bruxelles est clair: alors que l'éloge de l'inventivité littéraire gangrène le roman français au tournant du nouveau siècle, Gide appelle à faire, au contraire, "l'apologie de l'influence". Gide dénonce dans ce texte destiné à l'apprenti écrivain la fausse originalité de ceux qui cherchent à se distinguer, ceux qui se privent volontairement d'influences par crainte de perdre une personnalité qu'au fond ils ne possèdent pas... Gide illustre son propos d'exemples d'auteurs qui l'influencèrent lui-même. Pour Gide, seuls les grands…mehr

Produktbeschreibung
Le propos d'André Gide dans cette conférence donnée en 1900 à Bruxelles est clair: alors que l'éloge de l'inventivité littéraire gangrène le roman français au tournant du nouveau siècle, Gide appelle à faire, au contraire, "l'apologie de l'influence". Gide dénonce dans ce texte destiné à l'apprenti écrivain la fausse originalité de ceux qui cherchent à se distinguer, ceux qui se privent volontairement d'influences par crainte de perdre une personnalité qu'au fond ils ne possèdent pas... Gide illustre son propos d'exemples d'auteurs qui l'influencèrent lui-même. Pour Gide, seuls les grands auteurs ne craignent pas de se laisser influencer; et l'imité aura tôt ou tard besoin de ses imitateurs pour parvenir au statut d'auteur digne de ce nom. Dans ce texte court et percutant, qui questionne les fondamentaux du statut d'artiste, Gide anticipe le problème de la création littéraire, que le futur Prix Nobel de Littérature développera plus tard dans son roman Les Faux-Monnayeurs (1925).

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Autorenporträt
André Gide est un écrivain français, né le 22 novembre 1869 à Paris et mort le 19 février 1951 à Paris. Après une jeunesse perturbée par le puritanisme de son milieu, jeune Parisien qui se lie d'une amitié intense et tourmentée avec Pierre Louÿs, il tente de s'intégrer au milieu littéraire post-symboliste et d'épouser sa cousine. Une rencontre avec Oscar Wilde et un voyage initiatique avec Paul Albert Laurens le font rompre avec le protestantisme et vivre sa pédérastie. Il écrit notamment Paludes qui clôture sa période symboliste et, après la mort « libératrice » de sa mère, ses noces avec sa cousine Madeleine en 1895, il achève Les Nourritures terrestres, dont le lyrisme est salué par une partie de la critique à sa parution en 1897 mais qui est aussi critiqué pour son individualisme. Après des échecs au théâtre, il s'affirme comme un romancier moderne dans la construction et dans les thématiques et s'impose dans les revues littéraires. Son oeuvre trouve ensuite un nouveau souffle avec la découverte des réalités du monde auxquelles il est confronté. Ainsi, le voyageur esthète découvre l'Afrique noire et publie en 1927 le journal de son Voyage au Congo, dans lequel il dénonce les pratiques des compagnies concessionnaires mais aussi celles de l'administration coloniale et l'attitude de la majorité des Européens à l'égard des colonies. Au début des années 1930, il s'intéresse au communisme, s'enthousiasme pour le régime soviétique, mais subit une désillusion lors de son voyage sur place à l'été 1936. Il publie son témoignage la même année, Retour de l'U.R.S.S., qui lui vaut de virulentes attaques des communistes. Il persiste cependant dans sa dénonciation du totalitarisme soviétique au moment des procès de Moscou et s'engage, parallèlement, dans le combat des intellectuels contre le fascisme. En 1940, il abandonne La Nouvelle Revue française et quasiment l'écriture en se repliant sur la Côte d'Azur, puis en Afrique du Nord durant la guerre. Après le conflit, il est mis à l'écart de la vie littéraire, mais honoré par le prix Nobel de littérature en 1947, et il se préoccupe dès lors de la publication intégrale de son Journal. Il meurt le 19 février 1951.