Paul, de retour dans sa région natale, redécouvre les terres de son enfance à la recherche des êtres et des lieux qui ont peuplé sa mémoire.
Après une trentaine d’années à l’étranger, Paul devance sa retraite, quitte l’Uruguay et revient dans sa région natale vers un héritage des plus inattendus. Il avance à pas comptés sur les terres de son enfance. S’est produite ici la rencontre décisive d’une femme, qui a bouleversé à jamais l’adolescent qu’il était. Mais, près d’un demi-siècle plus tard, que sont devenus les êtres et les lieux qui ont peuplé sa mémoire ? Le désir de s’en rapprocher à nouveau est aussi nécessaire que redoutable. Peu à peu, le passé se révèle et altère images et souvenirs que l’éloignement avait entretenus. Des rencontres, des espoirs, des trahisons, des soupçons, des idylles surgissent à l’improviste. Et des baisers se posent là où on ne les attend pas.
Avec une précision horlogère, l’auteur tente de remonter l’implacable mécanique du temps. Un parcours au fil duquel on peut tout autant se perdre que se retrouver. Mais est-il possible de rebrousser chemin sans s’égarer ?
Au travers d'une immersion dans les souvenirs de Paul, laissez-vous porter par ce roman poignant en compagnie d'un homme qui se laisse gagner par les rencontres et les espoirs surgis de nulle part.
EXTRAIT
Ma première vraie promenade à pied, je l’ai accomplie le long des rives de l’Arfeuillette. Gosse, je passais des heures au bord de l’eau. La mère d’Henri préférait me voir gambader là qu’autour de la retenue « où tu pourrais tomber et te noyer ». J’avais beau expliquer que je savais barboter et me tirer d’un mauvais pas, elle n’en démordait pas. « Ce sera le ruisseau ou rien! »
Ainsi l’ai-je connu avec une précision de géomètre. J’en dessinais les contours sur un gros cahier où, page après page, je notais aussi le détail de mes visites et donnais un titre à chacun des emplacements: Le courant des goujons, Le dormant des libellules…
La voilà cette filiation ignorée avec l’oncle et son goût personnel pour fournir des commentaires à ses observations. Qu’est devenu mon volumineux calepin? J’y songe en progressant sur les berges. Surpris par l’étiage, j’éprouve une grande difficulté à identifier, réactualiser mes fiches anciennes. L’eau est claire, mais je l’avais connue plus transparente encore. Ma vue, moins bonne sans doute, me prive-t-elle de ce repérage éclair du poisson que je contemplais naguère sans provoquer sa fuite?
Une maigre compagnie de vairons, voilà tout, en bordure d’un herbier avec lequel ils se confondent en ondulations. À l’entrée du bosquet, là où le ruisseau prend de la pente et zigzague entre les rochers, j’ai lâché les quelques sauterelles dénichées dans le pacage. Leur dérive n’a pas été engloutie par des truites dont c’était le territoire favorable. J’ai trouvé des cèpes sous les chênes et n’ai cueilli que les champignons que je pouvais emporter dans mes mains. En octobre, enfant, j’avais déjà quitté le moulin, retrouvé l’école. Bien plus tard, je suis sur des traces sans mémoire et vers des saisons qu’ici je n’ai jamais vécues.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Taboury a fait le choix à la fin des années 70 de s’installer à la campagne. Sans doute pour vivre près des eaux et des poissons, - une passion déterminante - et prendre son temps pour concilier son métier d’enseignant avec l’écriture.
Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages sur la pêche et les poissons (nouvelles, essais). Tout récemment, il a signé Le Dico insolent de la Pêche (2015).
Plusieurs romans ont été publiés aux éditions Lucien Souny, dont Silence de plomb (2017), Le Triton du diable (2000, poche 2017) Les Noces de copeau, et À contre-courant.
Après une trentaine d’années à l’étranger, Paul devance sa retraite, quitte l’Uruguay et revient dans sa région natale vers un héritage des plus inattendus. Il avance à pas comptés sur les terres de son enfance. S’est produite ici la rencontre décisive d’une femme, qui a bouleversé à jamais l’adolescent qu’il était. Mais, près d’un demi-siècle plus tard, que sont devenus les êtres et les lieux qui ont peuplé sa mémoire ? Le désir de s’en rapprocher à nouveau est aussi nécessaire que redoutable. Peu à peu, le passé se révèle et altère images et souvenirs que l’éloignement avait entretenus. Des rencontres, des espoirs, des trahisons, des soupçons, des idylles surgissent à l’improviste. Et des baisers se posent là où on ne les attend pas.
Avec une précision horlogère, l’auteur tente de remonter l’implacable mécanique du temps. Un parcours au fil duquel on peut tout autant se perdre que se retrouver. Mais est-il possible de rebrousser chemin sans s’égarer ?
Au travers d'une immersion dans les souvenirs de Paul, laissez-vous porter par ce roman poignant en compagnie d'un homme qui se laisse gagner par les rencontres et les espoirs surgis de nulle part.
EXTRAIT
Ma première vraie promenade à pied, je l’ai accomplie le long des rives de l’Arfeuillette. Gosse, je passais des heures au bord de l’eau. La mère d’Henri préférait me voir gambader là qu’autour de la retenue « où tu pourrais tomber et te noyer ». J’avais beau expliquer que je savais barboter et me tirer d’un mauvais pas, elle n’en démordait pas. « Ce sera le ruisseau ou rien! »
Ainsi l’ai-je connu avec une précision de géomètre. J’en dessinais les contours sur un gros cahier où, page après page, je notais aussi le détail de mes visites et donnais un titre à chacun des emplacements: Le courant des goujons, Le dormant des libellules…
La voilà cette filiation ignorée avec l’oncle et son goût personnel pour fournir des commentaires à ses observations. Qu’est devenu mon volumineux calepin? J’y songe en progressant sur les berges. Surpris par l’étiage, j’éprouve une grande difficulté à identifier, réactualiser mes fiches anciennes. L’eau est claire, mais je l’avais connue plus transparente encore. Ma vue, moins bonne sans doute, me prive-t-elle de ce repérage éclair du poisson que je contemplais naguère sans provoquer sa fuite?
Une maigre compagnie de vairons, voilà tout, en bordure d’un herbier avec lequel ils se confondent en ondulations. À l’entrée du bosquet, là où le ruisseau prend de la pente et zigzague entre les rochers, j’ai lâché les quelques sauterelles dénichées dans le pacage. Leur dérive n’a pas été engloutie par des truites dont c’était le territoire favorable. J’ai trouvé des cèpes sous les chênes et n’ai cueilli que les champignons que je pouvais emporter dans mes mains. En octobre, enfant, j’avais déjà quitté le moulin, retrouvé l’école. Bien plus tard, je suis sur des traces sans mémoire et vers des saisons qu’ici je n’ai jamais vécues.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Daniel Taboury a fait le choix à la fin des années 70 de s’installer à la campagne. Sans doute pour vivre près des eaux et des poissons, - une passion déterminante - et prendre son temps pour concilier son métier d’enseignant avec l’écriture.
Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages sur la pêche et les poissons (nouvelles, essais). Tout récemment, il a signé Le Dico insolent de la Pêche (2015).
Plusieurs romans ont été publiés aux éditions Lucien Souny, dont Silence de plomb (2017), Le Triton du diable (2000, poche 2017) Les Noces de copeau, et À contre-courant.