Karl de Herstein appartenait à une vieille famille bavaroise, beaucoup mieux pourvue de rejetons que d’argent. Vers l’âge de dix-huit ans, il était entré comme employé dans la banque Salzer. D’échelon en échelon, ses capacités financières l’avaient conduit à devenir l’associé de Monsieur Salzer et, à la mort de celui-ci, le seul maître de cette importante maison. Vers la trentaine, il épousa la comtesse Charlotte de Redwitz, qu’il avait rencontrée dans le monde et qui s’était éprise de lui au point de compter pour rien l’opposition de sa famille. Elle était d’une race très noble, qui s’enorgueillissait d’une généalogie pure de toute mésalliance. Or, ce mariage avec un petit gentilhomme bavarois, qui, de plus, s’occupait de banque, en était une pour les Redwitz. Charlotte, devenue Madame de Herstein, vit tous liens rompus avec les siens. Quand elle mourut, peu après la naissance de Genovefa, Karl en informa par lettre son seul parent encore existant, le comte Jobst de Redwitz, qui répondit par une simple carte.