Une revue comique du vocabulaire relatif à l'automobile
On recensait à peine plus de 100’000 automobiles au début du XXe siècle. Le cap des deux milliards de voitures à moteur thermique sera bientôt franchi. L’invention et le développement de l’automobile a non seulement bouleversé l’environnement et radicalement transformé la civilisation, mais elle a aussi engendré une nouvelle espèce humaine : l’automobiliste. Une créature le plus souvent agressive, vindicative, impatiente et egocentrique, régulièrement dangereuse pour ceux qu’elle croise, qu’elle transporte et aussi pour elle-même. Les automobilistes se sont approprié la planète. Mais leurs jours sont comptés. Selon les augures de la mobilité, l’avènement des voitures dites intelligentes les relèguera bientôt au rang d’amorphes passagers. Dans la perspective de leur mutation, voire de leur disparition, à travers quelques définitions choisies, ce dictionnaire épluche leurs mœurs déroutantes et retrace une partie de l’histoire de cette fascinante association entre l’être humain et sa bagnole bien-aimée. En voiture, Simone !
Prendre le volant est un geste banal. Certains y prennent même du plaisir. La route reste pourtant un menaçant terrain de confrontation où prévaut la plupart du temps la règle du chacun pour soi et celle du pousse-toi que je m’y mette ! Entre ceux qui narguent les limitations, bafouent les priorités, se collent à l’arrière-train du véhicule qui les précède, klaxonnent comme des brutes et pratiquent le doigt d’honneur, la conduite est souvent une source d’animosité, d’échauffement et de péril. La voiture est la marque d’une étrange civilisation qui renvoie chaque automobiliste à sa véritable condition : celle d’un primate évolué certes, mais encore assujetti à ses pulsions originelles. Contact !
Découvrez ce dictionnaire qui, à travers ses définitions, dresse le portrait d'une espèce humaine particulière : l'automobiliste !
EXTRAIT
Caler. La phobie de tout conducteur débutant et de tous ceux qui sont malhabiles de leurs deux pieds dans la gestion coordonnée de la pédale d’accélérateur et de la pédale d’embrayage pour repartir après un bref arrêt, en particulier en montant un raidillon. Un pauvre diable ou une besogneuse qui cale au volant de leur auto lorsque le feu passe au vert fonctionne comme un baromètre de l’indulgence et du flegme de l’humanité motorisée. (Presque) tous les automobilistes postérieurs au véhicule figé se mettent séance tenante à trépigner et fulminer en tambourinant comme des aliénés sur leur avertisseur sonore ; une tonitruante cacophonie qui ne fait que désarçonner de plus belle l’affligé caleur et concourt à faire traîner encore plus longtemps son redémarrage.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Pop est un journaliste gréco-suisse né à Athènes en 1955. Amoureux de la langue française, il est l’auteur de deux essais caustiques aux Editions Cabédita, Les Français ne sont pas Suisses (2014) et Chroniques d’un petit immigré à l’usage des constipés (2016). D’ordinaire courtois, souriant et indulgent, il devient volontiers hargneux, acerbe et vulgaire en prenant le volant, comme la majorité de ses contemporains. Pour composer ce dictionnaire, il avait un spécimen de choix sous la main : lui-même !
On recensait à peine plus de 100’000 automobiles au début du XXe siècle. Le cap des deux milliards de voitures à moteur thermique sera bientôt franchi. L’invention et le développement de l’automobile a non seulement bouleversé l’environnement et radicalement transformé la civilisation, mais elle a aussi engendré une nouvelle espèce humaine : l’automobiliste. Une créature le plus souvent agressive, vindicative, impatiente et egocentrique, régulièrement dangereuse pour ceux qu’elle croise, qu’elle transporte et aussi pour elle-même. Les automobilistes se sont approprié la planète. Mais leurs jours sont comptés. Selon les augures de la mobilité, l’avènement des voitures dites intelligentes les relèguera bientôt au rang d’amorphes passagers. Dans la perspective de leur mutation, voire de leur disparition, à travers quelques définitions choisies, ce dictionnaire épluche leurs mœurs déroutantes et retrace une partie de l’histoire de cette fascinante association entre l’être humain et sa bagnole bien-aimée. En voiture, Simone !
Prendre le volant est un geste banal. Certains y prennent même du plaisir. La route reste pourtant un menaçant terrain de confrontation où prévaut la plupart du temps la règle du chacun pour soi et celle du pousse-toi que je m’y mette ! Entre ceux qui narguent les limitations, bafouent les priorités, se collent à l’arrière-train du véhicule qui les précède, klaxonnent comme des brutes et pratiquent le doigt d’honneur, la conduite est souvent une source d’animosité, d’échauffement et de péril. La voiture est la marque d’une étrange civilisation qui renvoie chaque automobiliste à sa véritable condition : celle d’un primate évolué certes, mais encore assujetti à ses pulsions originelles. Contact !
Découvrez ce dictionnaire qui, à travers ses définitions, dresse le portrait d'une espèce humaine particulière : l'automobiliste !
EXTRAIT
Caler. La phobie de tout conducteur débutant et de tous ceux qui sont malhabiles de leurs deux pieds dans la gestion coordonnée de la pédale d’accélérateur et de la pédale d’embrayage pour repartir après un bref arrêt, en particulier en montant un raidillon. Un pauvre diable ou une besogneuse qui cale au volant de leur auto lorsque le feu passe au vert fonctionne comme un baromètre de l’indulgence et du flegme de l’humanité motorisée. (Presque) tous les automobilistes postérieurs au véhicule figé se mettent séance tenante à trépigner et fulminer en tambourinant comme des aliénés sur leur avertisseur sonore ; une tonitruante cacophonie qui ne fait que désarçonner de plus belle l’affligé caleur et concourt à faire traîner encore plus longtemps son redémarrage.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Pop est un journaliste gréco-suisse né à Athènes en 1955. Amoureux de la langue française, il est l’auteur de deux essais caustiques aux Editions Cabédita, Les Français ne sont pas Suisses (2014) et Chroniques d’un petit immigré à l’usage des constipés (2016). D’ordinaire courtois, souriant et indulgent, il devient volontiers hargneux, acerbe et vulgaire en prenant le volant, comme la majorité de ses contemporains. Pour composer ce dictionnaire, il avait un spécimen de choix sous la main : lui-même !