Thèse de Doctorat de l’année 2020 dans le domaine Lettres - Généralités, note: 19,5, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Arts, Cultures et Civilisations), cours: Doctorat unique - Germanistique interculturelle, langue: français, résumé: Ce travail de recherche analyse les discours et contre-discours sur le Noir ainsi que les processus de représentation de l’Autre dans la société allemande contemporaine. Une analyse sociocritique et comparée des littératures afro-allemande et migrante noire africaine a révélé que les discours littéraire, anthropologique et philosophique des XVIIème et XVIIIème siècles ont fortement influencé la vision de l’autre dans l’inconscient collectif allemand et que la catégorisation sociale des minorités ethniques est une résultante d’une conception mono-ethnique de l’identité nationale allemande. En réaction à ce discours, les littératures afro-allemande et migrante noire africaine ont inscrit d’une part leur dénonciation dans une dynamique de déconstruction identitaire et remise en cause d’une historiographie germano-centriste. D’autre part, elles proposent toutes les deux une redéfinition des contours identitaires en Occident et inscrivent leur action dans des réflexes d’autoreprésentation et d’autoconstruction. Dans cette perspective, elles développent beaucoup de parallélismes dans le contenu et la forme du discours. Cependant, alors que chez les écrivains afro-allemands, la quête de l’équilibre identitaire semble être la principale constante, chez les écrivains immigrés noirs africains, sont mises en relief les contradictions de la politique migratoire allemande et les absences qui défigurent les tissus économique, politique et socio-culturel des pays d’origine. Mais, les deux groupes considèrent que l’éducation interculturelle est le seul biais capable de stimuler chez les Allemands l’hybridation culturelle, véritable rempart contre les extrémismes qui menacent la diversité culturelle des sociétés contemporaines en proie à des contradictions socio-politiques, effets induits d’une mondialisation mal pensée.