L'ascension et la chute d'une famille bourgeoise : tel est le thème de ce roman, âpre, émouvant et tumultueux, qui affirmait, en 1969, le plein essor du jeune roman québécois. Pierre, le narrateur, est très tôt confronté avec les amours, les violences, les querelles à propos d'une histoire d'héritage. Comme son père Édouard il va connaître l'écroulement des valeurs bourgeoises, les pires incertitudes et va finalement affirmer son indépendance par rapport à ce monde tourmenté. La confession de Pierre est poignante. Elle révèle un talent original, vigoureux et d'une rare profondeur psychologique.
À propos de l'auteur: Né à Québec, le 9 octobre 1947 - Romancier et essayiste, Pierre Turgeon étudie la littérature au Collège Sainte-Marie en 1967. Dès 1969, alors qu'il n'a que vingt-deux il publie son premier roman, Faire sa mort comme faire l'amour. Plusieurs œuvres suivront, 22 titres au total : romans, essais, pièces de théâtre, scénarios de films et œuvres historiques.
Extrait:
Je ne sais à quelle époque ce Normand, dont le sang coule encore en moi, s'embarqua pour la Nouvelle-France, mais le front buté, les yeux étroits et durs, le cou épais de mon grand-père incarnent assez bien ce type de conquérants qui ignoraient la grandeur de leur tâche, y voyant tout juste un moyen de s'enrichir. Vincent épousa par intérêt la fille d'un buandier: nerveuse, fantasque, dépensière, elle avait pour nom Suzanne. Un amour commun du lucre et les enfants qui naquirent sans discontinuer durant une dizaine d'années donnèrent une apparence de solidité à cette union de querelles et de tromperies. À six heures tous les matins, ma grand-mère empilait dans sa culbuteuse le linge crasseux, crotté, graisseux, à ne pas prendre avec des pincettes ; elle ouvrait les conduits de vapeur pour les presses repasseuses, étiquetait les vêtements lavés la veille. À sept heures, les ouvrières entraient dans l'immeuble noir de suie où elles travailleraient sans répit, dans une chaleur insupportable, parmi le halètement des machines et l'odeur acide des détergents.
Critiques
«Pierre Turgeon fait une entrée fracassante dans notre littérature. Il existe peu d'écrivains d'ici qui pourraient ne pas lui envier son extraordinaire maîtrise de l'art d'écrire. Langue plus que correcte, vocabulaire très riche, style sobre et clair, finesse de l'observation psychologique, variété et fantaisie de l'imagination, profondeur de la vision du monde. Turgeon a toutes ces qualité et d'autres encore. Il faudrait lui payer une rente à vie et le condamner à écrire le plus longtemps possible.» Réginald Martel, La Presse. «Pierre Turgeon réussit ce tour de force de nous conter la vie de ses procréateurs en dosant très habilement le quotidien et le significatif, de sorte qu'il n'y a rien à biffer là-dedans, rien de surchargé, rien de faux.» André Major, Le Devoir
À propos de l'auteur: Né à Québec, le 9 octobre 1947 - Romancier et essayiste, Pierre Turgeon étudie la littérature au Collège Sainte-Marie en 1967. Dès 1969, alors qu'il n'a que vingt-deux il publie son premier roman, Faire sa mort comme faire l'amour. Plusieurs œuvres suivront, 22 titres au total : romans, essais, pièces de théâtre, scénarios de films et œuvres historiques.
Extrait:
Je ne sais à quelle époque ce Normand, dont le sang coule encore en moi, s'embarqua pour la Nouvelle-France, mais le front buté, les yeux étroits et durs, le cou épais de mon grand-père incarnent assez bien ce type de conquérants qui ignoraient la grandeur de leur tâche, y voyant tout juste un moyen de s'enrichir. Vincent épousa par intérêt la fille d'un buandier: nerveuse, fantasque, dépensière, elle avait pour nom Suzanne. Un amour commun du lucre et les enfants qui naquirent sans discontinuer durant une dizaine d'années donnèrent une apparence de solidité à cette union de querelles et de tromperies. À six heures tous les matins, ma grand-mère empilait dans sa culbuteuse le linge crasseux, crotté, graisseux, à ne pas prendre avec des pincettes ; elle ouvrait les conduits de vapeur pour les presses repasseuses, étiquetait les vêtements lavés la veille. À sept heures, les ouvrières entraient dans l'immeuble noir de suie où elles travailleraient sans répit, dans une chaleur insupportable, parmi le halètement des machines et l'odeur acide des détergents.
Critiques
«Pierre Turgeon fait une entrée fracassante dans notre littérature. Il existe peu d'écrivains d'ici qui pourraient ne pas lui envier son extraordinaire maîtrise de l'art d'écrire. Langue plus que correcte, vocabulaire très riche, style sobre et clair, finesse de l'observation psychologique, variété et fantaisie de l'imagination, profondeur de la vision du monde. Turgeon a toutes ces qualité et d'autres encore. Il faudrait lui payer une rente à vie et le condamner à écrire le plus longtemps possible.» Réginald Martel, La Presse. «Pierre Turgeon réussit ce tour de force de nous conter la vie de ses procréateurs en dosant très habilement le quotidien et le significatif, de sorte qu'il n'y a rien à biffer là-dedans, rien de surchargé, rien de faux.» André Major, Le Devoir
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