Lorsque, rassemblant ses souvenirs, Felix-Antoine Savard ecrit : J'aurai vecu des ma jeunesse dans le royaume des enchantements (Journal et souvenirs, 2 : 67), c'est a ses expeditions et ses sejours en foret qu'il songe. Depuis longtemps disparu s, ceux qui l'on initie a la vie des bois, son pere et ses guides sous les arbres, parmi les rumeurs de l'eau et du vent. D'autres ont clbr nos splendides forts; personne ne l'a fait de faon aussi intense, aussi puissamment image et de tant de manires. Si Menaud, matre-draveur fait pntrer le lecteur dans une fort souffrante, tragique mme, son auteur peut aussi, comme il le fait en 1950 devant les ingnieurs forestiers du Qubec, prendre la dfense d'un patrimoine vital qu'il sait vulnrable et menac. Mais ce qui sduit le plus dans l'A uvre de Savard et en quoi il excelle, c'est lorsque son verbe inspir accde au pur lyrisme. Alors, pareil aux tres traverss , comme il l'crit au sujet de son vieux guide Mas, il s'identifie aux arbres (Le Bouscueil : 78); il mle son propre souffle celui de la fort secoue par le vent (L'Abatis : 150). Enfin, transcendant ce qu'il observe et se plat longuement dcrire, il rejoint le symbole. Et c'est ainsi que, voluant sur le lac de la plus haute montagne, le huard, oiseau de beaut, figure le pote au mystrieux rituel.
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