En août 1788, Marat, médecin aux écuries du comte d’Artois, et Danton, avocat, font connaissance à l’occasion de l’annonce du remplacement de Monsieur de Brienne par Necker au poste de ministre des finances. Au cours d’un déjeuner, Marat raconte à Danton un épisode de sa jeunesse qui a bouleversé sa vie aussi bien moralement que physiquement. En Pologne, il fut le professeur de la belle comtesse Cécile Obinska dont il tomba amoureux fou. Devant son mépris, il lui fit prendre un narcotique et abusa d’elle. A la suite de quoi il fut roué de coups et laissé pour mort. Le chemin du retour en France fut long, semé d’embûches et les souffrances endurées le rendirent laid et méchant... Le peuple décide de brûler l’effigie de Monsieur de Brienne, mais cette manifestation tourne vite à l’émeute. Revenant de dîner de chez leur ami Réveillon, fabricant de papiers peints, le célèbre écrivain Restif de la Bretonne et sa fille Ingénue s’y trouvent mêlés et sont séparés lors de la charge du guet. Ingénue est raccompagnée chez elle par le comte d’Artois qui lui manifeste un grand intérêt dont elle ne se soucie guère. Il faut dire que son coeur est pris par Christian, un jeune homme qui ose enfin demander sa main à son père. Seulement Restif, par conviction, ne mariera sa fille qu’à un ouvrier ou à un marchand. Or, Christian est en fait le comte Obinska, page du comte d’Artois. Désespéré, avec l’envie de mourir, il se dirige vers l’émeute. Grièvement blessé à la jambe, il est amené par Danton à Marat qui le contraint à l’immobilité avant de reconnaître avec stupeur en la mère du jeune homme, sa belle et froide polonaise... Pendant ce temps, Auger, homme de confiance du comte d’Artois, essaye par tous les moyens de livrer Ingénue à son maître, mais sans succès. Le prince, mécontent de son incapacité, le renvoie donc. Feignant le repentir, Auger, avec l’aide d’un prêtre, se réconcilie avec Restif et Ingénue, se fait embaucher par Réveillon, et se comporte de telle façon que sa demande de mariage avec Ingénue est acceptée. En effet celle-ci, ignorant la blessure de Christian et son impossibilité de bouger, prend son silence pour une rupture. Le soir des noces, Auger, tout fier, offre sa place dans le lit nuptial au comte d’Artois. Reconnu par Ingénue, celui-ci bat en retraite sous les yeux indignés de Christian, convalescent, qui vient enfin de trouver le nouveau domicile de sa bien-aimée... Après explications, les deux hommes se réconcilient et le prince prend à coeur cet amour.