François Mauriac se défend d'avoir joué sur les mots en intitulant Journal un recueil d'articles. Sans doute ne s'agit-il pas de pages de carnets, comme les journaux de Gide, de Léautaud ou de Green. Cependant, François Mauriac a raison d'affirmer qu'il a là conçu le journalisme comme une sorte de journal à demi intime : " comme une transposition, à l'usage du grand public, des émotions et des pensées quotidiennes suscitées en nous par l'actualité ". Il ajoute : " Sur ce plan, il arrive qu'une maladie ou une simple lecture prenne autant de valeur qu'une révolution : c'est leur retentissement dans notre vie intérieure qui mesure l'importance des événements. " Un jour devait venir où François Mauriac ferait deux parts dans son activité de journaliste. Certains articles entreraient dans le fameux Bloc-Notes. D'autres chroniques formeraient la matière des non moins fameux Mémoires intérieurs. Le Journal contient des pages qui relèvent des deux veines et qui comptent parmi les plus admirables de l'écrivain. On y trouve par exemple des pages br-lantes sur le procès de l'empoisonneuse Violette Nozière, le suicide de Salengro, l'affaire Roëhm-Hitler, la guerre d'Espagne, mais aussi deux portraits du jeune Malraux, des controverses avec Gide, des analyses du Misanthrope de Molière et du Don Juan de Mozart. Une des qualités majeures du Journal est son incoercible spontanéité au service de la vérité.
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