En 1908, L’Histoire socialiste que patronne Jaurès sort un volume consacré à la Commune. Significativement, ce n’est pas lui qui le rédige, mais le journaliste Louis Dubreuilh, qui est par ailleurs le secrétaire général de la SFIO, de 1905 à 1918. Quand Jaurès salue la Commune, en 1907, sa conception de la transformation sociale (« l’évolution révolutionnaire ») est à peu près stabilisée. Le prolétariat, explique-t-il, dispose désormais « de deux forces qu’il n’avait point alors, le suffrage universel et la grève générale ». Sur cette base, par un patient travail de lutte sociale et d’éducation populaire, le prolétariat fera la preuve de sa force tranquille et, une fois le radicalisme républicain essoufflé, « c’est le socialisme ouvrier qui deviendra le centre d’action de toute la démocratie ». Pour des socialistes de ce début de XXe siècle, la Commune c’est, donc tout à la fois, une réserve de symbole et de rêve et une impasse, dès l’instant où elle fonctionnerait comme un modèle. La démocratie par en bas, l’imbrication nécessaire de l’économique, du social, du politique voire du culturel, la dignité nécessaire du travail comme base de la créativité : tels sont les acquis de la Commune. Une histoire qui mérite encore aujourd'hui d'être connue.
Édition intégrale avec table interactive des matières.
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