Ce livre raconte une histoire vraie qui s'est passée dans le sud de l'Italie dans les années 60, où les paysannes étaient soumises aux maris, pères et frères et où tout plaisir social, affectif et sexuel leur était interdit. Pour réagir à cette vie de forclusion et de renoncement, elles cherchaient, durant l'été de chaque année, à sortir de cet enfermement par l'exorcisme de la transe. Grâce au rôle et au pouvoir de manipulation de l'Église, toute forme de rébellion possible contre leur condition existentielle était ainsi étouffée. Les femmes qui ne se résignaient pas à la loi non écrite d'une tradition immuable et allaient au-delà de toute interdiction, étaient contraintes de fuir à l'étranger ou bien elles finissaient en asile psychiatrique, marquées du sceau de la maladie mentale, avec la complicité de l'Église et de la médecine. Ou alors, elles faisaient le choix de la protagoniste. Giulio di Luzio est né et vit dans les Pouilles. Pendant des années, il a écrit pour les journaux il manifesto et Liberazione. Il a écrit des essais sur l'immigration et le monde du travail : I fantasmi dell'Enichem (2003), A un passo dal sogno (2006), Il disubbidiente (2008), Brutti, sporchi e cattivi (2011), Clandestini (2013), Non si fitta agli extracomunitari (2014) et des romans : La fabbrica della felicità (201, Fimmene (2017) et Tuccata (2018). Le « tarentisme » est un phénomène historico-religieux présent surtout dans les petits villages de l'Italie du Sud jusqu'à il y a quelques décennies, mais désormais réduit à des épisodes sporadiques, traités comme du folklore. Cependant, il a été largement étudié, et pas seulement en Italie, dans des recherches universitaires menées sur le terrain, notamment dans le Salento, une zone géographique de la province de Lecce, dans les Pouilles. Ses origines sont très anciennes, on les fait remonter à l'époque de la Grèce antique. Traduction par Silvana Fioresi, révisé par Rosa Llorens