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Un recueil de texte littéraires sur la démocration sous toutes ses formes.
Les vrais embrasements s’en viennent sans crier gare. Comme si l’Histoire se passait de transitions, d’évolutions progressives. Jusqu’au point de rupture, tout semble baigner, et puis, tout à coup, rien ne va plus, au point que le retour en arrière semble impensable, que toute Restauration est exclue.
Découvrez le numéro 278 de la revue Marginales, la voix de la littérature belge dans le concert social. Sous la direction de Jacques De Decker.
EXTRAIT DE Le baladeur par Alain Bertrand
Toutes les révolutions
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Produktbeschreibung
Un recueil de texte littéraires sur la démocration sous toutes ses formes.

Les vrais embrasements s’en viennent sans crier gare. Comme si l’Histoire se passait de transitions, d’évolutions progressives. Jusqu’au point de rupture, tout semble baigner, et puis, tout à coup, rien ne va plus, au point que le retour en arrière semble impensable, que toute Restauration est exclue.

Découvrez le numéro 278 de la revue Marginales, la voix de la littérature belge dans le concert social. Sous la direction de Jacques De Decker.

EXTRAIT DE Le baladeur par Alain Bertrand

Toutes les révolutions ont secoué le joug et l’oppression, sauf la toute dernière. Qui voit les jeunes gens adorables déambuler le long des avenues équipés d’oreilles technologiques.
Ces prothèses sont des éclats d’obus ; leurs saccades tirent au bazooka dans la tête.
Libre ?
Est-ce liberté de déambuler en autiste ?
Ce rythme qui agite le crâne est un produit multinational ; un vague ersatz jeté sur les plaies enflammées de napalm.
Coupe le fil des écouteurs, et jette au canal ces prothèses de plastique ; contemple les inondations de lumière dans les arbres rieurs, renifle les coccinelles aux prises avec la sève, goûte le vent au creux de tes lèvres, et embrasse, ris, renverse la mort dans ta tête ; cesse d’obéir aux soubresauts des cœurs électroniques.
Quitte le fracas télécommandé.
Laisse la tempête t’inonder de l’écume du matin ; fais-toi brûler par le soleil fauve ; apaise tes secousses au désert.
Tu vivras seul, au bord du puits, et tes oreilles redeviendront des yeux. L’aube coupera les amarres électriques, le voyage ouvrira ta barque aux zébrures merveilleuses.
Tu creuseras la houle, tu marcheras sur l’eau, et les sillons s’élargiront sous tes pas de trimardeur.
Au lieu de branler la tête, tu écouteras la parole de l’alouette dans la surprise de midi.
Et tu souriras, les cheveux baignés de vent clair.