Une étude approfondie de la neuro-imagerie.
A l’ère des neurosciences et de leur numérisation massive, la détermination des structures fines du cerveau et la compréhension de son fonctionnement sont devenues des enjeux de premier ordre. Dans ce contexte, l’IRM s’est imposée comme une technique reine. Grâce à elle, le cerveau s’offre au regard, dévoilant arcanes et tréfonds scintillants… La visualisation des processus cognitifs via des images spectaculaires, qui fascinent les chercheurs autant que le public, engendre une nouvelle relation à notre corps pensant et agissant. Mais que sont ces objets numériques d’un nouveau genre ? Comment ces images sont-elles acquises, sur quelles bases techniques et par quels protocoles ? Et quel projet anime ceux qui établissent des atlas de référence, dessinant un cerveau pixelisé dans lequel tous les autres doivent se fondre ?
Pour le savoir, Giulia Anichini s’est immergée plusieurs années durant dans deux centres de recherche en imagerie où elle a pu observer les pratiques et les savoir-faire, décrire les implicites. Partant des lieux et des acteurs de ces pratiques, de leur environnement matériel, elle décrit les méthodes d’acquisition des images, leurs transformations successives et les bricolages informatiques mis en œuvre pour sauver des résultats pas toujours probants. Elle montre comment les banques de données saturées d’images obtenues selon des choix techniques et théoriques hétérogènes constituent désormais une extension inéluctable du laboratoire de neuro-imagerie, où s’élabore une science data driven prétendument affranchie de la théorie. L’accumulation de ces résultats à la fiabilité pas toujours assurée n’est pas neutre, notamment par ses implications dans le champ des neurosciences sociales, quand les émotions dites morales tracent leur géographie dans le « cortex numérique ».
Entre enquête ethnologique, sociologie des sciences et analyse épistémologique, Giulia Anichini propose ici une vision inédite des neurosciences, de leurs présupposés, leurs conjectures et leurs ambitions.
Entre enquête ethnologique, sociologie des sciences et analyse épistémologique, Giulia Anichini propose ici une vision inédite des neurosciences, de leurs présupposés, leurs conjectures et leurs ambitions.
EXTRAIT
Mon travail ne part pas de l’image pour en extraire des propriétés particulières, pour discuter de sa place dans la science contemporaine ou pour lui attribuer du sens à partir de ses caractéristiques esthétiques. L’image est un moyen pour atteindre les pratiques de cartographie du cerveau, qui est le réel objet de ce livre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Giulia Anichini est anthropologue, chercheure correspondante au Centre Norbert Elias (UMR 8562). Dans le cadre de la sociologie de la connaissance, elle étudie la production des résultats scientifiques et l’utilisation des dispositifs techniques par les chercheurs. Son travail porte sur les pratiques cartographiques dans la recherche en neuroscience et en particulier sur l’emploi des images IRM.
A l’ère des neurosciences et de leur numérisation massive, la détermination des structures fines du cerveau et la compréhension de son fonctionnement sont devenues des enjeux de premier ordre. Dans ce contexte, l’IRM s’est imposée comme une technique reine. Grâce à elle, le cerveau s’offre au regard, dévoilant arcanes et tréfonds scintillants… La visualisation des processus cognitifs via des images spectaculaires, qui fascinent les chercheurs autant que le public, engendre une nouvelle relation à notre corps pensant et agissant. Mais que sont ces objets numériques d’un nouveau genre ? Comment ces images sont-elles acquises, sur quelles bases techniques et par quels protocoles ? Et quel projet anime ceux qui établissent des atlas de référence, dessinant un cerveau pixelisé dans lequel tous les autres doivent se fondre ?
Pour le savoir, Giulia Anichini s’est immergée plusieurs années durant dans deux centres de recherche en imagerie où elle a pu observer les pratiques et les savoir-faire, décrire les implicites. Partant des lieux et des acteurs de ces pratiques, de leur environnement matériel, elle décrit les méthodes d’acquisition des images, leurs transformations successives et les bricolages informatiques mis en œuvre pour sauver des résultats pas toujours probants. Elle montre comment les banques de données saturées d’images obtenues selon des choix techniques et théoriques hétérogènes constituent désormais une extension inéluctable du laboratoire de neuro-imagerie, où s’élabore une science data driven prétendument affranchie de la théorie. L’accumulation de ces résultats à la fiabilité pas toujours assurée n’est pas neutre, notamment par ses implications dans le champ des neurosciences sociales, quand les émotions dites morales tracent leur géographie dans le « cortex numérique ».
Entre enquête ethnologique, sociologie des sciences et analyse épistémologique, Giulia Anichini propose ici une vision inédite des neurosciences, de leurs présupposés, leurs conjectures et leurs ambitions.
Entre enquête ethnologique, sociologie des sciences et analyse épistémologique, Giulia Anichini propose ici une vision inédite des neurosciences, de leurs présupposés, leurs conjectures et leurs ambitions.
EXTRAIT
Mon travail ne part pas de l’image pour en extraire des propriétés particulières, pour discuter de sa place dans la science contemporaine ou pour lui attribuer du sens à partir de ses caractéristiques esthétiques. L’image est un moyen pour atteindre les pratiques de cartographie du cerveau, qui est le réel objet de ce livre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Giulia Anichini est anthropologue, chercheure correspondante au Centre Norbert Elias (UMR 8562). Dans le cadre de la sociologie de la connaissance, elle étudie la production des résultats scientifiques et l’utilisation des dispositifs techniques par les chercheurs. Son travail porte sur les pratiques cartographiques dans la recherche en neuroscience et en particulier sur l’emploi des images IRM.