Extrait
I
Le commandant de Clercy traversa la grande antichambre un peu sombre et demanda à la servante qui allait et venait dans la salle à manger, pour mettre le couvert :
– M. Gilbert est-il rentré, Louise ?
– Oui, monsieur, il vient d’arriver. Je pense qu’il est dans sa chambre.
M. de Clercy ouvrit une porte, longea un couloir maigrement éclairé par deux impostes haut placées, et entra dans une pièce de belles dimensions, à deux fenêtres ouvrant sur un vieux jardin silencieux.
Assis devant une table, un très jeune homme écrivait. Il leva la tête, et ses yeux foncés, calmes et sérieux, sourirent à l’arrivant.
– Tu travailles, Gilbert ?
Tout en parlant, M. de Clercy s’avançait. Il mit sa main sur l’épaule de son fils, en enveloppant d’un regard affectueux le jeune visage aux traits déjà virils, à la bouche ferme et résolue.
– Non, mon père, j’écrivais à Helcker pour lui annoncer que vous m’autorisiez à accepter son invitation pour le mois d’août.
M. de Clercy prit une chaise, et s’assit près de son fils. Des taches de lumière, que formait le soleil passant entre les interstices des volets clos, dansèrent sur le visage maigre et brun, sur les cheveux foncés où paraissaient de nombreux fils d’argent, sur le drap bleu de la tenue d’officier de dragons.
– Écoute, mon enfant, j’ai réfléchi à quelques chose... Et je viens te demander de faire le sacrifice de ce plaisir, pour remplir un devoir.
Un peu de surprise apparut sur la physionomie de Gilbert.
– Un devoir ? Lequel donc, mon père ?...
I
Le commandant de Clercy traversa la grande antichambre un peu sombre et demanda à la servante qui allait et venait dans la salle à manger, pour mettre le couvert :
– M. Gilbert est-il rentré, Louise ?
– Oui, monsieur, il vient d’arriver. Je pense qu’il est dans sa chambre.
M. de Clercy ouvrit une porte, longea un couloir maigrement éclairé par deux impostes haut placées, et entra dans une pièce de belles dimensions, à deux fenêtres ouvrant sur un vieux jardin silencieux.
Assis devant une table, un très jeune homme écrivait. Il leva la tête, et ses yeux foncés, calmes et sérieux, sourirent à l’arrivant.
– Tu travailles, Gilbert ?
Tout en parlant, M. de Clercy s’avançait. Il mit sa main sur l’épaule de son fils, en enveloppant d’un regard affectueux le jeune visage aux traits déjà virils, à la bouche ferme et résolue.
– Non, mon père, j’écrivais à Helcker pour lui annoncer que vous m’autorisiez à accepter son invitation pour le mois d’août.
M. de Clercy prit une chaise, et s’assit près de son fils. Des taches de lumière, que formait le soleil passant entre les interstices des volets clos, dansèrent sur le visage maigre et brun, sur les cheveux foncés où paraissaient de nombreux fils d’argent, sur le drap bleu de la tenue d’officier de dragons.
– Écoute, mon enfant, j’ai réfléchi à quelques chose... Et je viens te demander de faire le sacrifice de ce plaisir, pour remplir un devoir.
Un peu de surprise apparut sur la physionomie de Gilbert.
– Un devoir ? Lequel donc, mon père ?...