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Le monde n’est pas né. Un brouillard épais, qu’aucune clarté ne colore, qu’aucune limite ne contient, remplit l’espace. Après un long temps de ténèbres, de silence et d’immobilité, une éclaircie, à peine sensible, se fait, vague et douteuse; quelque chose s’agite confusément dans cette nuit. Le géant Ymer vient de naître spontanément du mélange et de l’assimilation de ces vapeurs resserrées, concrétées par un froid subit et intense. A cette époque, nos savants ne discutaient pas encore sur les créations spontanées; de celle-ci il ne fut mention dans pas une académie. Ymer, le seul habitant, le…mehr

Produktbeschreibung
Le monde n’est pas né. Un brouillard épais, qu’aucune clarté ne colore, qu’aucune limite ne contient, remplit l’espace. Après un long temps de ténèbres, de silence et d’immobilité, une éclaircie, à peine sensible, se fait, vague et douteuse; quelque chose s’agite confusément dans cette nuit. Le géant Ymer vient de naître spontanément du mélange et de l’assimilation de ces vapeurs resserrées, concrétées par un froid subit et intense. A cette époque, nos savants ne discutaient pas encore sur les créations spontanées; de celle-ci il ne fut mention dans pas une académie. Ymer, le seul habitant, le Robinson de ce monde ténébreux, s’irrita de son isolement. Devinant le secret de sa naissance, il rassembla, il entassa ces nuages de vapeur les uns sur les autres, leur donna une forme semblable à la sienne, et de nouveau le vent du Nord vint les solidifier. Géant, il créa des géants; il créa aussi des montagnes, sans doute pour servir de siéges à ses géants, car la plus haute d’entre elles ne leur allait pas à la ceinture; non que ces montagnes fussent moins élevées que celles d’aujourd’hui, mais les fils d’Ymer étaient d’une telle taille qu’ils n’auraient pu, sans se courber un peu, s’appuyer du coude sur la cime culminante du Chimboraço; et, chose incroyable, Ymer surpassait en hauteur non-seulement chacun de ses fils, mais tous ses fils ensemble, montés, sur les épaules les uns des autres. Quand il s’étendait de son long, les Alpes pouvaient lui servir d’oreiller tandis que ses pieds s’appuyaient au Caucase.