Pauvre Johnny Spinoza, il fallait y penser avant. Tu le savais : Cunégonde sort la nuit. Elle passe par la fenêtre et ne revient qu'au petit jour. Mais tu croyais délicat de ne pas être indiscret. Jusqu'au jour où le petit matin t'a trouvé seul et sans réponses.
Où est-elle ? Qu'allait-elle bricoler là dehors ? L'a-t-on enlevée ? S'est-elle simplement volatilisée ? Peut-être qu'on peut se dissoudre dans la nuit...
Pauvre Johnny. Que faire ? Fouiller dans le passé de la belle, retourner ses tiroirs pour y trouver l'accroche d'un indice ? Ou plonger à ton tour dans les ténèbres ? Commence pour toi un ballet de silhouettes et de néons qui transforme la ville en un théâtre d'ombre. La nuit est un monde à part.
Les immeubles prennent des proportions, les rues s'enfoncent entre les lampadaires. Des êtres différents, aux préoccupations différentes de ceux du jour, sortent de leur tanière. Il faut croire que Cunégonde était des leurs. Tu commences à comprendre, Johnny, ce que « secrétaire » signifie : non pas juste dactylographe ou archiviste. Cunégonde gardait des « secrets », et le faisait si bien. Trop bien peut-être...
EXTRAIT
- Il y a quelqu'un ?
Sur la commode, j'attrapai mon revolver. Était-il chargé ? Je n'ai même pas pris la peine de le vérifier. Sans doute que non. De toutes façons, je ne sais jamais où j'ai fourré mes balles.
A pas lents, hésitants, je m'approchai de son bureau comme un convalescent. Je tournai la poignée et ouvris d'un coup, canon pointé.
Au fond, le lit vide, à demi noyé dans l'obscurité. La lumière qui l'éclaboussait venait du dehors. Les rideaux, les volets n'étaient pas fermés. C'est l'un d'eux qui cognait. Par la fenêtre ouverte, je le voyais battre sa mesure désordonnée, au gré du vent.
Ce rectangle livide me glaça les sangs.
C'est comme ça que j'appris que Cunégonde aimait faire le mur.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Une belle aventure pour tous les âges, où les rebondissements surgissent au fil des chapitres, jusqu'au point final. - Chantal, Babelio
Un très bon moment, plein d'humour, écrit fort élégamment et avec talent, des images ciselées, un vrai récit à suspense. Un roman totalement réussi, hors des sentiers battus, qui mérite réellement le détour ! - Quatre sans quatre
À PROPOS DE L'AUTEUR
Arnaud Le Gouëfflec, 39 ans, vit à Brest. Il cultive un univers étrange et décalé qu'il décline à travers romans, chansons et scénarios. La Noctambule est le troisième volet des aventures de Johnny Spinoza, détective privé "ramifié", et fait suite aux Discrets et à L'Irrésistible, tous deux parus chez Ginkgo.
Avec le dessinateur Olivier Balez, il a récemment publié J'aurai ta peau Dominique A chez Glénat, prix RTL en Janvier 2013. Seul ou en collaboration, il a publié une douzaine d'albums de chansons, dont les derniers, Soleil Serpent, avec le musicien John Trap, ou Mauve avec le groupe garage Jorge Bernstein and the pioupioufuckers. Il est également un des fondateurs et membre actif du Festival Invisible, rendez-vous brestois des musiciens inclassables.
Où est-elle ? Qu'allait-elle bricoler là dehors ? L'a-t-on enlevée ? S'est-elle simplement volatilisée ? Peut-être qu'on peut se dissoudre dans la nuit...
Pauvre Johnny. Que faire ? Fouiller dans le passé de la belle, retourner ses tiroirs pour y trouver l'accroche d'un indice ? Ou plonger à ton tour dans les ténèbres ? Commence pour toi un ballet de silhouettes et de néons qui transforme la ville en un théâtre d'ombre. La nuit est un monde à part.
Les immeubles prennent des proportions, les rues s'enfoncent entre les lampadaires. Des êtres différents, aux préoccupations différentes de ceux du jour, sortent de leur tanière. Il faut croire que Cunégonde était des leurs. Tu commences à comprendre, Johnny, ce que « secrétaire » signifie : non pas juste dactylographe ou archiviste. Cunégonde gardait des « secrets », et le faisait si bien. Trop bien peut-être...
EXTRAIT
- Il y a quelqu'un ?
Sur la commode, j'attrapai mon revolver. Était-il chargé ? Je n'ai même pas pris la peine de le vérifier. Sans doute que non. De toutes façons, je ne sais jamais où j'ai fourré mes balles.
A pas lents, hésitants, je m'approchai de son bureau comme un convalescent. Je tournai la poignée et ouvris d'un coup, canon pointé.
Au fond, le lit vide, à demi noyé dans l'obscurité. La lumière qui l'éclaboussait venait du dehors. Les rideaux, les volets n'étaient pas fermés. C'est l'un d'eux qui cognait. Par la fenêtre ouverte, je le voyais battre sa mesure désordonnée, au gré du vent.
Ce rectangle livide me glaça les sangs.
C'est comme ça que j'appris que Cunégonde aimait faire le mur.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Une belle aventure pour tous les âges, où les rebondissements surgissent au fil des chapitres, jusqu'au point final. - Chantal, Babelio
Un très bon moment, plein d'humour, écrit fort élégamment et avec talent, des images ciselées, un vrai récit à suspense. Un roman totalement réussi, hors des sentiers battus, qui mérite réellement le détour ! - Quatre sans quatre
À PROPOS DE L'AUTEUR
Arnaud Le Gouëfflec, 39 ans, vit à Brest. Il cultive un univers étrange et décalé qu'il décline à travers romans, chansons et scénarios. La Noctambule est le troisième volet des aventures de Johnny Spinoza, détective privé "ramifié", et fait suite aux Discrets et à L'Irrésistible, tous deux parus chez Ginkgo.
Avec le dessinateur Olivier Balez, il a récemment publié J'aurai ta peau Dominique A chez Glénat, prix RTL en Janvier 2013. Seul ou en collaboration, il a publié une douzaine d'albums de chansons, dont les derniers, Soleil Serpent, avec le musicien John Trap, ou Mauve avec le groupe garage Jorge Bernstein and the pioupioufuckers. Il est également un des fondateurs et membre actif du Festival Invisible, rendez-vous brestois des musiciens inclassables.
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