Depuis les années 1980, au moment où les projets marxistes et révolutionnaires quittaient la scène, une nouvelle idéologie typiquement française s'est installée dans le paysage : le républicanisme. Tout le monde s'est mis à se réclamer de la république et de ses valeurs ; aucun mot n'est mieux porté, à droite comme à gauche. Le « modèle républicain » serait maintenant le modèle français. L'identification à la République est devenue l'épine dorsale de notre identité. Ce républicanisme recouvre, en vrac, notre conception de l'État de droit, la manière dont nous comprenons la laïcité et la séparation de l'Église et de l'État, notre conception de l'école méritocratique, etc. Et aussi la manière dont nous réglons les revendications particularistes, depuis le régionalisme jusqu'aux fameuses affaires du voile islamique et, maintenant, de la burqa. Un regard sur ce qui se passe chez nos voisins européens nous aiderait à comprendre qu'on peut conjuguer d'autres façons les idéaux qui sont les nôtres et leur mise en application. Non seulement la République n'est pas l'apanage de la France, mais son principe devrait permettre d'articuler les identités particulières et la vie commune en laissant à l'individu un maximum de liberté dans le choix et l'expression de ses convictions. Ne serait-ce que dans la manière de gérer les revendications identitaires. Ne serait-ce aussi que dans la manière d'aborder la question de la religion et de son articulation au politique. Il faut revisiter notre conception de la République, en espérant qu'on pourra ainsi la rendre moins arrogante, moins franchouillarde, en espérant aussi que notre actuel républicanisme cessera d'être un autoritarisme contraire aux principes d'une société démocratique.
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