Travail de Recherche de l’année 2012 dans le domaine Philologie française - Littérature, Ain Shams University, langue: français, résumé: Dans cette étude, nous nous sommes interrogée sur l’élément décisif dans l’élaboration du portrait dans les Lettres de Mme de Sévigné : Y-aurait-il un schéma général auquel obéirait la poétique du portrait dans les lettres qu’adresse Mme de Sévigné à sa fille? En vérité, le portrait est protéiforme; durant des siècles, il infiltre tous les genres sans en constituer vraiment un et sans avoir de contours précis. Au XVIIème siècle, le portrait littéraire connaît son apogée. Les recueils de portrait abondent, le portrait trouve aussi sa place dans les romans historiques, précieux et psychologiques ainsi que dans la farce et la comédie. Toutefois, on ne peut pas vraiment dire qu’il existe un portrait fidèle, net, précis et exactement tracé parce que le portrait est toujours soumis au regard du portraitiste qui tente de dissimuler sa subjectivité. Il s’agit donc d’un jugement élogieux ou péjoratif formulé par le portraitiste à l’intention de son destinataire. Un jugement toujours soumis aux codes personnels et sociaux du portraitiste et du destinataire. Dans ses Lettres, Mme de Sévigné avoue accorder un amour sans limite à sa fille. Quand cette dernière part pour la Provence en 1671 afin de rejoindre son mari, la mère ne supporte pas cette séparation. Pour l’épistolière, cette correspondance régulière devient l’unique moyen de consolation et de loisir. Elle veut se rapprocher davantage de sa fille. Elle cherche à susciter son intérêt et à l’égayer pour la pousser à lui écrire davantage. Par conséquent, elle varie ses descriptions en fonction des goûts de sa fille ainsi que de ses propres intérêts. Ces portraits ne constituent–ils donc pas un moyen de manipulation de la mère vis-à-vis de sa fille?