L’espionnage en Suisse durant la Grande Guerre
La Première Guerre mondiale ne se déroula pas uniquement sur les champs de bataille. Elle se développa, de manière insidieuse, dans les pays neutres, sous des formes moins sanglantes mais tout autant efficaces. La Suisse, à proximité immédiate des pays en guerre, parfois à quelques centaines de mètres des affrontements, allait être un terrain particulièrement propice pour l’espionnage. Allemands, Français, Anglais, Autrichiens, Turcs, tous développèrent des réseaux de renseignements sur le territoire helvétique, organisant à certaines occasions des opérations militaires entre Zurich et Genève.
Industriels suisses impliqués dans l’économie de guerre, tel Jules Bloch dont le train cheminait sans cesse de Bienne à Genève, chargé de fusées d’obus, Nachrichtenoffizier, comme Hans Shreck, chef du contre-espionnage allemand qui allait être arrêté par la police fédérale avant d’être exfiltré de la clinique dans laquelle il était interné, ou simples agents recrutés parmi la population locale, les espions allaient devenir une hantise dont les Suisses conservent un vague souvenir sans pourtant se rappeler les événements qui défrayèrent les chroniques cinq années durant.
Analyse détaillée de l’ampleur du phénomène d’espionnage dans une Suisse présumée neutre
EXTRAIT
La Suisse au début du XXe siècle vit loin des enjeux coloniaux. Ses villes les plus importantes, alors en expansion – on compte ainsi une croissance de la population urbaine de près de 73 % entre 1890 et 1910 – abritent banques et hôtels dans lesquels les aristocrates et les bourgeois de l’Europe entière viennent chercher l’exotisme et la quiétude, certains se risquant dans les vallées secondaires alpines du pays comme Rainer Maria Rilke qui arpente les vallées valaisannes, ou d’autres allant prendre les eaux dans les stations thermales à la mode. On se rend alors à Baden, à Ragaz ou à Leysin pour soigner une tuberculose. Véritable lieu de rendez-vous, la Suisse connaît donc avec le tourisme, en plein essor en ce début de siècle, l’une de ses industries les plus florissantes.
CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
- « Tous bords confondus, plus de 120 affaires d’espionnages ont été relayées par la presse suisse. Un chiffre probablement en dessous de la réalité, tant le pays a joué un rôle central dans l’espionnage entre belligérants bloqués par un front figé qui ont chacun développé leurs réseaux derrière d’honnêtes entreprises ou arrière-salles d’hôtels. L’historien Christophe Vuilleumier a passé au crible les « affaires » qui faisaient alors l’actualité et alimentaient un climat de méfiance. Son ouvrage, La Suisse face à l’espionnage, 1914-1918, rappelle l’ampleur du phénomène. » Erwan Le Bec, Tribune de Genève
- « La Suisse, malgré son désir de rester neutre dans un conflit mondial, ne fut pas épargnée par les combats lors de la Première Guerre. L'historien Christophe Vuilleumier démontre que, pendant quatre ans, cette position particulière fit du pays le théâtre d'une guerre secrète entre les espions des différentes nations. » Librairie Payot
A PROPOS DE L’AUTEUR
Christophe Vuilleumier est un historien suisse. Indépendant, il publie ses travaux en Suisse et à l’étranger. On lui doit plusieurs contributions sur l’histoire helvétique du XVIIe siècle et du XXe siècle, dont certaines sont devenues des références. Docteur en Lettres, il est président de la Société d’histoire de la Suisse romande et membre de plusieurs comités de sociétés savantes.
La Première Guerre mondiale ne se déroula pas uniquement sur les champs de bataille. Elle se développa, de manière insidieuse, dans les pays neutres, sous des formes moins sanglantes mais tout autant efficaces. La Suisse, à proximité immédiate des pays en guerre, parfois à quelques centaines de mètres des affrontements, allait être un terrain particulièrement propice pour l’espionnage. Allemands, Français, Anglais, Autrichiens, Turcs, tous développèrent des réseaux de renseignements sur le territoire helvétique, organisant à certaines occasions des opérations militaires entre Zurich et Genève.
Industriels suisses impliqués dans l’économie de guerre, tel Jules Bloch dont le train cheminait sans cesse de Bienne à Genève, chargé de fusées d’obus, Nachrichtenoffizier, comme Hans Shreck, chef du contre-espionnage allemand qui allait être arrêté par la police fédérale avant d’être exfiltré de la clinique dans laquelle il était interné, ou simples agents recrutés parmi la population locale, les espions allaient devenir une hantise dont les Suisses conservent un vague souvenir sans pourtant se rappeler les événements qui défrayèrent les chroniques cinq années durant.
Analyse détaillée de l’ampleur du phénomène d’espionnage dans une Suisse présumée neutre
EXTRAIT
La Suisse au début du XXe siècle vit loin des enjeux coloniaux. Ses villes les plus importantes, alors en expansion – on compte ainsi une croissance de la population urbaine de près de 73 % entre 1890 et 1910 – abritent banques et hôtels dans lesquels les aristocrates et les bourgeois de l’Europe entière viennent chercher l’exotisme et la quiétude, certains se risquant dans les vallées secondaires alpines du pays comme Rainer Maria Rilke qui arpente les vallées valaisannes, ou d’autres allant prendre les eaux dans les stations thermales à la mode. On se rend alors à Baden, à Ragaz ou à Leysin pour soigner une tuberculose. Véritable lieu de rendez-vous, la Suisse connaît donc avec le tourisme, en plein essor en ce début de siècle, l’une de ses industries les plus florissantes.
CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
- « Tous bords confondus, plus de 120 affaires d’espionnages ont été relayées par la presse suisse. Un chiffre probablement en dessous de la réalité, tant le pays a joué un rôle central dans l’espionnage entre belligérants bloqués par un front figé qui ont chacun développé leurs réseaux derrière d’honnêtes entreprises ou arrière-salles d’hôtels. L’historien Christophe Vuilleumier a passé au crible les « affaires » qui faisaient alors l’actualité et alimentaient un climat de méfiance. Son ouvrage, La Suisse face à l’espionnage, 1914-1918, rappelle l’ampleur du phénomène. » Erwan Le Bec, Tribune de Genève
- « La Suisse, malgré son désir de rester neutre dans un conflit mondial, ne fut pas épargnée par les combats lors de la Première Guerre. L'historien Christophe Vuilleumier démontre que, pendant quatre ans, cette position particulière fit du pays le théâtre d'une guerre secrète entre les espions des différentes nations. » Librairie Payot
A PROPOS DE L’AUTEUR
Christophe Vuilleumier est un historien suisse. Indépendant, il publie ses travaux en Suisse et à l’étranger. On lui doit plusieurs contributions sur l’histoire helvétique du XVIIe siècle et du XXe siècle, dont certaines sont devenues des références. Docteur en Lettres, il est président de la Société d’histoire de la Suisse romande et membre de plusieurs comités de sociétés savantes.