Il n’est pas de mœurs que l’on ne peut changer, il suffit de trouver la bonne façon de procéder.
En Aveyron, dans un monde paysan où le travail des champs est exclusivement réservé aux hommes et les tâches ménagères destinées aux femmes, notre protagoniste, Victorine, va bousculer les règles établies. Enthousiaste, généreuse, intelligente et vive, c’est avec beaucoup de douceur et de bienveillance qu’elle fera évoluer les mœurs de son petit village et c’est tout naturellement qu’elle transmettra ses valeurs à sa fille, Julie et à sa petite-fille Pauline. Quelle était la place de la femme au 19e ? Comment le droit d’aller à l’école et de s’instruire a révolutionné l’image et la place de la femme dans la société ? Quel regard l’entourage portait sur cette évolution ?
Des questions auxquelles Marie Brunel répond dans cette saga familiale, au travers de femmes fortes, attachantes et passionnées, qui ont su se battre pour sortir du carcan que leur imposait la société. Mais aussi au travers de personnages ruraux traditionnels, en nous parlant des hommes, de leur rapport à la terre et à la vie, de l’évolution inéluctable des choses, de l’importance de la transmission des valeurs et de la puissance des liens du sang. Pousser la porte de l’univers de La Sylvestresse, c’est s’aventurer à demeurer auprès d’elle jusqu’à son dernier murmure.
Un roman étonnant, à la fois léger dans le style et sérieux dans son sujet, qui pousse à la réflexion tout en restant un agréable moment de lecture.
EXTRAIT
Victorine émergea de son sommeil. La lueur du jour naissant jouait la curieuse à travers les fentes des volets. La pièce était encore sombre, le feu, ranimé par Sylvestre, son fidèle et attentionné complice depuis plus de quarante ans, crépitait dans le cantou et ses flammes virevoltantes dessinaient, par un jeu d’ombres et de lumières, des danseuses de flamenco sur les murs de pierre. Après une volte-face sagement étudiée, un redressement prudent et un saut minutieusement calculé, Victorine atterrit debout sur les dalles froides, sa longue chemise lui caressant les orteils. Cette opération était délicate car le lit, situé dans une étroite alcôve, était haut. Cette situation préservait une certaine intimité, mais rendait imprudent tout mouvement intempestif. Sur la table, une moitié de miche de pain couchée sur un lit de miettes floconneuses, vestiges d’un précédent petit-déjeuner avalé en toute hâte, et un pot de miel attendaient la future convive.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Marie Brunel : Enfant, je n’osais pas. J’avais l’esprit bloqué à la suite d’une malencontreuse réflexion d’un professeur de français qui m’avait dit que j’avais de bonnes idées mais que mon style était puéril. J’avais un an de moins que les autres élèves de ma classe : ceci explique peut-être cela, mais ces propos m’avaient fait rentrer dans ma coquille. J’avais dix ans alors. Devenue cadre dans la fonction publique, ma plume a été cependant remarquée et sollicitée de bien des façons. (Comptes rendus d’audiences, de débats, préfaces de livres, éditos, articles de revues, discours.)
Pendant ma vie active, j’avais mon comptant d’écriture et cela me convenait parfaitement. À la retraite, la source de commandes s’étant tarie, j’ai ressenti un manque. J’avais besoin de retrouver le plaisir d’écrire. Je me suis souvenue des histoires que me racontait ma grand-mère lorsque j’étais enfant et que, vivement intéressée, j’absorbais comme un buvard. Ces délicieux souvenirs sont devenus La Sylvestresse. Je puise mon inspiration dans l’observation et l’écoute des autres, leur histoire m’intéresse. C’est une mine inépuisable.
En Aveyron, dans un monde paysan où le travail des champs est exclusivement réservé aux hommes et les tâches ménagères destinées aux femmes, notre protagoniste, Victorine, va bousculer les règles établies. Enthousiaste, généreuse, intelligente et vive, c’est avec beaucoup de douceur et de bienveillance qu’elle fera évoluer les mœurs de son petit village et c’est tout naturellement qu’elle transmettra ses valeurs à sa fille, Julie et à sa petite-fille Pauline. Quelle était la place de la femme au 19e ? Comment le droit d’aller à l’école et de s’instruire a révolutionné l’image et la place de la femme dans la société ? Quel regard l’entourage portait sur cette évolution ?
Des questions auxquelles Marie Brunel répond dans cette saga familiale, au travers de femmes fortes, attachantes et passionnées, qui ont su se battre pour sortir du carcan que leur imposait la société. Mais aussi au travers de personnages ruraux traditionnels, en nous parlant des hommes, de leur rapport à la terre et à la vie, de l’évolution inéluctable des choses, de l’importance de la transmission des valeurs et de la puissance des liens du sang. Pousser la porte de l’univers de La Sylvestresse, c’est s’aventurer à demeurer auprès d’elle jusqu’à son dernier murmure.
Un roman étonnant, à la fois léger dans le style et sérieux dans son sujet, qui pousse à la réflexion tout en restant un agréable moment de lecture.
EXTRAIT
Victorine émergea de son sommeil. La lueur du jour naissant jouait la curieuse à travers les fentes des volets. La pièce était encore sombre, le feu, ranimé par Sylvestre, son fidèle et attentionné complice depuis plus de quarante ans, crépitait dans le cantou et ses flammes virevoltantes dessinaient, par un jeu d’ombres et de lumières, des danseuses de flamenco sur les murs de pierre. Après une volte-face sagement étudiée, un redressement prudent et un saut minutieusement calculé, Victorine atterrit debout sur les dalles froides, sa longue chemise lui caressant les orteils. Cette opération était délicate car le lit, situé dans une étroite alcôve, était haut. Cette situation préservait une certaine intimité, mais rendait imprudent tout mouvement intempestif. Sur la table, une moitié de miche de pain couchée sur un lit de miettes floconneuses, vestiges d’un précédent petit-déjeuner avalé en toute hâte, et un pot de miel attendaient la future convive.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Marie Brunel : Enfant, je n’osais pas. J’avais l’esprit bloqué à la suite d’une malencontreuse réflexion d’un professeur de français qui m’avait dit que j’avais de bonnes idées mais que mon style était puéril. J’avais un an de moins que les autres élèves de ma classe : ceci explique peut-être cela, mais ces propos m’avaient fait rentrer dans ma coquille. J’avais dix ans alors. Devenue cadre dans la fonction publique, ma plume a été cependant remarquée et sollicitée de bien des façons. (Comptes rendus d’audiences, de débats, préfaces de livres, éditos, articles de revues, discours.)
Pendant ma vie active, j’avais mon comptant d’écriture et cela me convenait parfaitement. À la retraite, la source de commandes s’étant tarie, j’ai ressenti un manque. J’avais besoin de retrouver le plaisir d’écrire. Je me suis souvenue des histoires que me racontait ma grand-mère lorsque j’étais enfant et que, vivement intéressée, j’absorbais comme un buvard. Ces délicieux souvenirs sont devenus La Sylvestresse. Je puise mon inspiration dans l’observation et l’écoute des autres, leur histoire m’intéresse. C’est une mine inépuisable.