EditorialComme les fêtes de Noël (CPE n° 115) et de l’Épiphanie (CPE n° 80) sont indissociables, celles de Pâques (CPE n° 93) et de la Transfiguration le sont également, quoique d’une autre manière, du fait qu’à la Transfiguration le Christ manifeste déjà sa gloire de Ressuscité pour aider ses disciples à passer l’épreuve de la Passion. C’est pourquoi nous avons choisi, dans ce numéro, de nous attacher à la fête de la Transfiguration, qui est à redécouvrir en Occident (même s’il y a deux fêtes de la Transfiguration : le deuxième dimanche de Carême et le 6 août) alors qu’elle est célébrée comme « la Pâque de l’été » en Orient.Nous avons la chance qu’interviennent dans ce numéro de CPE des spécialistes, qui ont étudié depuis de longues années la fête de la Transfiguration. C’est tout d’abord Nicolas-Jean Sèd qui nous explique, en une étude de première main, l’ancrage dans le Judaïsme du récit biblique de la Transfiguration. Puis, Nicolas Egender précise les origines de la fête de la Transfiguration, qui remonte au VI° siècle. Elle était, alors, célébrée sur le Mont Thabor. Il explique l’hymnographie qui s’est développée, à partir du texte biblique pour célébrer cette fête de lumière qui donne aux disciples un avant-goût de la Résurrection et les introduit dans la vie trinitaire. Ensuite, Charles Athanase Renoux s’attache plus spécifiquement aux hymnes géorgiens qui laissent percevoir la divinité du Christ dans la gloire de sa manifestation sur le Thabor. Avant que la fête ne soit en place, Grégoire de Nazianze, chantre de la Trinité (Cf. CPE n° 134), donne à la Transfiguration une place centrale dans son œuvre, comme l’explique Philippe Molac. Cette expérience de lumière est à la fois celle où le Christ manifeste sa divinité et la communion trinitaire et où il invite à y entrer, à actualiser l’illumination baptismale, soulignant ainsi le lien intrinsèque entre le Baptême du Christ et la Transfiguration. Jacques de Saroug, que présente Colette Pasquet, met aussi l’accent sur la manifestation de la divinité du Christ à la Transfiguration.Le numéro n’aurait pas été complet, si nous n’avions évoqué les différents commentaires patristiques² du texte de la Transfiguration : d’Origène à Jean Damascène et même à Pierre le Vénérable. C’est pourquoi, nous avons proposé une note de synthèse finale.