Le Havre juillet 1957. Une sombre enquête plongera Guy Carpentier, ancien militaire reconverti en détective privé, et le commissaire Henri Poirier dans des sombres trafics menés au port de Havre.
Guy Carpentier, sous-officier de l’armée française en Indochine, a été longuement torturé dans un camp Viet-Minh par un commissaire politique français passé à la cause ennemie. De retour en France, reconverti en détective privé, il enquête pour le compte d’un transitaire sur le port du Havre. L’assassinat de son client entraîne le truculent commissaire Henri Poirier dans une enquête difficile aux multiples facettes, entre les rivages de la Manche et l’Asie du Sud-Est. Cette enquête nous plonge dans les trafics des années cinquante où se croisent militaires, espions et malfrats.
Retrouvez le commissaire Henri Poirier, un personnage attachant et original, dans une nouvelle enquête passionnante à la trame bien ficellée.
EXTRAIT
Guy ne s’était pas trompé. À 4 h du matin, hormis le discret ronronnement des génératrices des bateaux et le bruit des élingues d’un trois-mâts école, le silence régnait sur la zone portuaire. La douane faisait des rondes nocturnes, aussi, Guy devait-il rester planqué. Posté entre deux empilements de sacs de café, il pouvait observer le cargo avec son excellente paire de jumelles de théâtre Zeiss et se cacher si des importuns arrivaient par le quai. Des projecteurs éclairaient le flanc du Cracovia Star. Guy leva ses jumelles afi d’explorer les entreponts. Il ne remarqua aucune activité. Au bout d’une passerelle émettant un léger grincement métallique au gré du balancement de la coque, il distingua le sas pneumatique. Au loin, le ronronnement caractéristique du 700 CV d’un ST419 du port autonome tractant une barge rompit le silence. Un autre bruit de moteur venant de sa droite dominait le premier. Un taxi remontait le quai à faible allure. Guy se colla aux sacs de café. Le chauffeur ménageait ses amortisseurs mis à mal par les pavés disjoints et les rails de chargement, slalomait entre les palettes choisissant la trajectoire la plus sûre. Par les vitres baissées, Guy entendit un gus aviné chanter à tue-tête la version polonaise du Curé de Camaret ; il reconnaissait cette langue car il avait souvent traîné les bars avec des Polonais du 1er REP à Saigon. Il se pencha légèrement pour observer la scène. Le taxi s’était arrêté au pied de la passerelle. Un homme arborant quatre galons sur la manche de sa veste en sortit, accompagné d’une rousse dont l’allure générale ne laissait aucun doute sur ses activités nocturnes. Le « pacha » battait la mesure, imitant tous les instruments d’une fanfare de village. La rousse enleva ses hauts talons et s’engagea sur la passerelle en bas résille. Une voix féminine s’éleva de l’intérieur du taxi :
‒ Vous avez touché votre fric capitaine ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Paul Halnaut est à son 3ème roman policier. Il a reçu deux prix littéraires en 2013 et 2015 ( Lyons et Octave Mirbeau). Il nous entraine ici dans un nouveau volet des aventures de son personnage fétiche : le commissaire Henri Poirier.
Guy Carpentier, sous-officier de l’armée française en Indochine, a été longuement torturé dans un camp Viet-Minh par un commissaire politique français passé à la cause ennemie. De retour en France, reconverti en détective privé, il enquête pour le compte d’un transitaire sur le port du Havre. L’assassinat de son client entraîne le truculent commissaire Henri Poirier dans une enquête difficile aux multiples facettes, entre les rivages de la Manche et l’Asie du Sud-Est. Cette enquête nous plonge dans les trafics des années cinquante où se croisent militaires, espions et malfrats.
Retrouvez le commissaire Henri Poirier, un personnage attachant et original, dans une nouvelle enquête passionnante à la trame bien ficellée.
EXTRAIT
Guy ne s’était pas trompé. À 4 h du matin, hormis le discret ronronnement des génératrices des bateaux et le bruit des élingues d’un trois-mâts école, le silence régnait sur la zone portuaire. La douane faisait des rondes nocturnes, aussi, Guy devait-il rester planqué. Posté entre deux empilements de sacs de café, il pouvait observer le cargo avec son excellente paire de jumelles de théâtre Zeiss et se cacher si des importuns arrivaient par le quai. Des projecteurs éclairaient le flanc du Cracovia Star. Guy leva ses jumelles afi d’explorer les entreponts. Il ne remarqua aucune activité. Au bout d’une passerelle émettant un léger grincement métallique au gré du balancement de la coque, il distingua le sas pneumatique. Au loin, le ronronnement caractéristique du 700 CV d’un ST419 du port autonome tractant une barge rompit le silence. Un autre bruit de moteur venant de sa droite dominait le premier. Un taxi remontait le quai à faible allure. Guy se colla aux sacs de café. Le chauffeur ménageait ses amortisseurs mis à mal par les pavés disjoints et les rails de chargement, slalomait entre les palettes choisissant la trajectoire la plus sûre. Par les vitres baissées, Guy entendit un gus aviné chanter à tue-tête la version polonaise du Curé de Camaret ; il reconnaissait cette langue car il avait souvent traîné les bars avec des Polonais du 1er REP à Saigon. Il se pencha légèrement pour observer la scène. Le taxi s’était arrêté au pied de la passerelle. Un homme arborant quatre galons sur la manche de sa veste en sortit, accompagné d’une rousse dont l’allure générale ne laissait aucun doute sur ses activités nocturnes. Le « pacha » battait la mesure, imitant tous les instruments d’une fanfare de village. La rousse enleva ses hauts talons et s’engagea sur la passerelle en bas résille. Une voix féminine s’éleva de l’intérieur du taxi :
‒ Vous avez touché votre fric capitaine ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Paul Halnaut est à son 3ème roman policier. Il a reçu deux prix littéraires en 2013 et 2015 ( Lyons et Octave Mirbeau). Il nous entraine ici dans un nouveau volet des aventures de son personnage fétiche : le commissaire Henri Poirier.