« L’amour, commerce des âmes, est aussi un rapprochement des corps. Les organismes féminins et masculins évoluent dans cette prise de contact suivant la cadence d’un rythme différent — la femme, à l’ordinaire, sur un mode ralenti ; l’homme dans un tempo plus accéléré. Il est pourtant essentiel que ces parties soient concertées. Cela implique une grande sûreté de soi chez l’homme qui, tout tendu qu’il est, doit savoir patienter, altruiser, amener la femme au point où il en est lui-même et ne la prendre enfin qu’à l’instant où elle se donne. Si l’homme, ne songeant qu’à soi, se rue sur une femme qui ne l’attend pas, il la froisse, il la blesse, et pratique sur elle un viol véritable. La femme, exaspérée de n’avoir pas touché le bonheur promis, se venge longuement des déconvenues du lit.
Le Russe qui s’abandonne à ses passions avec tant de joie saura-t-il à la minute décisive rester maître de lui ? Cela est peu probable. Et l’ère s’ouvre des durables malentendus.
Les âmes éthérées repousseront avec horreur cette explication matérialiste. Aussi je m’empresse de leur en fournir une autre qui les satisfera davantage. »
Le Russe qui s’abandonne à ses passions avec tant de joie saura-t-il à la minute décisive rester maître de lui ? Cela est peu probable. Et l’ère s’ouvre des durables malentendus.
Les âmes éthérées repousseront avec horreur cette explication matérialiste. Aussi je m’empresse de leur en fournir une autre qui les satisfera davantage. »